Mongolie : l’aube de l’Eglise

1300 baptisés, une quarantaine de missionnaires, un prêtre autochtone : l’Eglise catholique est présente en Mongolie depuis 1991, et se répand petit à petit malgré une politique restrictive. Signe d’espoir : une paroisse vient d’être érigée, le 11 juin 2017, fruit de l’apostolat d’un prêtre qui desservait il y a quatre ans encore une communauté comptant seulement trois fidèles…
La Mongolie est l’un des pays les moins peuplés du monde. Terre de déserts, de steppes et de montagnes, la Mongolie est trois fois plus grande que la France avec une population inférieure à trois millions de personnes. C’est aussi un pays qui connaît de grands bouleversements sociaux, notamment depuis 1989 et l’effondrement de l’Union soviétique.
Au moment de l’indépendance, seulement 27 % des Mongols vivaient dans la capitale Oulan-Bator. Aujourd’hui, presque la moitié de la population vit à Oulan-Bator et environ 40 000 personnes s’y installent chaque année.
Les chrétiens, toutes confessions confondues, ne représentent qu’un peu plus de 2 % de la population : cette dernière suit majoritairement les pratiques d’un bouddhisme tibétain mêlé de croyances chamaniques.
L’Eglise catholique en Mongolie a eu beaucoup à souffrir de la dictature communiste. A la chute du régime, en 1991, les statistiques officielles indiquaient qu’il n’existait tout simplement pas de catholiques dans le pays. En 1992, des Pères de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie, venus des Philippines, arrivent et changent cet état de fait.
Mais la situation de l’Eglise n’est pas simple puisque, au même titre que toute organisation religieuse, elle doit renouveler son certificat d’enregistrement chaque année et remplir plusieurs conditions. L’une d'entre elles est l’obligation d’inclure un pourcentage minimum d’employés mongols dans leur personnel. Cependant, et contrairement à presque toutes les autres organisations religieuses qui ont le statut d’Organisation Non-Gouvernementale et dont le personnel doit être d'origine locale à 95%, l’Eglise catholique a exceptionnellement réussi à obtenir un quota de seulement 75%.
C’est dans ce cadre restrictif que, le 11 juin 2017, a été érigée une nouvelle paroisse, en la solennité de la Très Sainte Trinité. Il s’agit de l’église de la Divine Miséricorde d’Erdenet, située à 380 Km au nord d’Oulan-Bator. Elle a été bénie par le Préfet apostolique, Mgr Wenceslao Padilla. C'est l’une des trois nouvelles paroisses fondées dans le cadre de la célébration du 25e anniversaire de la présence catholique en Mongolie.
La communauté de la Divine Miséricorde est née en 2013, lorsqu’un missionnaire congolais, le Père Prosper Mbumba, issu de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie, a commencé à exercer un ministère auprès des... trois seuls catholiques baptisés qui vivaient alors dans cette ville ! Le but était d’accompagner ces personnes dans leur foi afin qu’elle « ne soient pas comme des brebis sans berger », déclare le prêtre, qui était alors à la tête d’une école maternelle pour enfants défavorisés, gérée par sa Congrégation depuis 2002.
« En ce temps là – raconte à l’agence Fides le Père Prosper Mbumba – je célébrais la Messe pour les trois catholiques une fois par mois. Je me souviens qu’une fois où je me trouvais avec des confrères, nous étions plus nombreux que les fidèles de l’assemblée. En 2013, j’ai célébré une messe la veille de Noël pour deux personnes et le jour de Noël pour trois fidèles ».
« Progressivement, poursuit-il, la communauté a grandi puisque les trois fidèles ont commencé à amener des amis, des parents, des connaissances. Depuis 2015, la communauté se réunit chaque dimanche, et de là est née l’idée de demander la reconnaissance institutionnelle. En 2016, au cours de l’Année Sainte de la Miséricorde, le gouvernement local a accordé l’autorisation légale – qui est nécessaire – à cette communauté chrétienne. Pour cette raison, la communauté a pris le nom de la Divine Miséricorde ».
Le Père Prosper Mbumba en est désormais le premier curé et, à l’occasion de la cérémonie du 11 juin, un adulte a été baptisé et a reçu le sacrement de l’eucharistie.
Au sein de cette paroisse, un mariage et six baptêmes ont déjà été célébrés, de nombreuses personnes, jeunes et adultes, suivent actuellement des cours de catéchisme. « L’Eglise en Mongolie, avec ses 1.300 baptisés et un prêtre autochtone, regarde l’avenir avec confiance », conclut le Père Mbumba.
Puissent ces catholiques découvrir un jour la vraie messe et tous les trésors de la Tradition !
(Sources : EDA / Fides - FSSPX.Actualités - 17/06/17)