Nicaragua : levée de la suspense a divinis du père Cardenal

Source: FSSPX Actualités

Le 18 février 2019, l’agence du Vatican annonce que le pape François vient de lever les sanctions canoniques à l’encontre du père Ernesto Cardenal, aujourd’hui âgé de 94 ans, portées par Jean-Paul II le 30 janvier 1985. Le père Cardenal, prônant la théologie de la libération, était entré en 1979 dans le gouvernement dirigé par le révolutionnaire Daniel Ortega, en tant que ministre de la culture. 

Lors de son voyage au Nicaragua effectué en 1983, Jean-Paul II avait publiquement réprimandé le père Cardenal, venu le saluer sur le tarmac de l’aéroport de Managua. Le pape polonais avait alors demandé au prêtre de démissionner et de se conformer aux prescriptions canoniques. Après le refus de quitter son poste ministériel, le père Cardenal fut suspendu a divinis par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui lui interdit de célébrer tout sacrement.

Néanmoins, le pape François, en réponse à la demande du père Cardenal, a décidé « avec bienveillance d’abolir toute les censures canoniques » imposées en raison de « son militantisme politique » au sein du régime sandiniste, annonce le communiqué de la nonciature apostolique à Managua. La raison invoquée est qu'Ernesto Cardenal a « abandonné tout engagement politique depuis de nombreuses années » en quittant le Front sandiniste de libération nationale (FSLN). Le site du Vatican explique encore qu'il protestait contre la dérive autoritaire du président Daniel Ortega - en fait, il reprochait à Ortega d’avoir trahi la révolution, précise Giuseppe Nardi sur le site allemand Katholisches.

Quelle réconciliation ?

Mgr Waldemar Sommertag, nonce apostolique au Nicaragua, a annoncé la décision du pape François de lever les sanctions contre le père Cardenal alors que celui-ci est hospitalisé depuis le 4 février 2019 à l’Hôpital Vivian Pellas de Managua, pour une infection rénale. Dimanche 17 février, le père Cardenal a même concélébré avec Mgr Sommertag sa première messe depuis la suspense. 

Le site Katholisches précise que Ernesto Cardenal n’a jamais pris ses distance vis-à-vis du marxisme, ni des erreurs et crimes commis avec son soutien au Nicaragua. « Rome se réconcilie avec Cardenal, non pas Cardenal avec Rome », écrit encore Giuseppe Nardi.