Noël en chants alternés
Nativité du XVe siècle
Le Noël des marchands est commercial, celui des païens est hédoniste, celui des hommes politiques est entièrement laïcisé… Voici le Noël de trois poètes chrétiens qui nous font prier devant la crèche, en chants alternés.
Pierre Corneille s’adresse au Sauveur qui naît :
Souviens-toi qu’autrefois, pour réparer l’injure
Que te fit l’homme criminel,
Tu pris chair dans les flancs d’une Vierge très pure,
Et voulus naître homme, et mortel.
Vois comme tous les ans ce grand jour fait entendre,
Par l’hommage de nos concerts,
Que du sein paternel il te plut de descendre
Pour le salut de l’Univers.
Marceline Desbordes-Valmore, émerveillée face au Tout-Puissant qui s’abaisse :
Quel chant divin se fait entendre ?
Quel cri d’amour frappe les airs ?
Tout s’émeut… Qu’allons-nous apprendre ?
Quel Dieu s’annonce à l’univers ?
La lune argentée
Semble être arrêtée.
Qui trouble l’univers vivant ?
C’est un enfant !
François Coppée salue avec tendresse l’Enfant Jésus :
Salut, petit Jésus, enveloppé de langes,
Enfant si beau,
Adoré par les rois et servi par les anges
Dans le berceau.
Salut, petit Jésus, dans les bras d’une Mère
Silencieux.
Enfant dominateur qui lancez le tonnerre
Du haut des cieux.
Salut, petit Jésus, mon âme vous adore
Roi triomphant !
Mais vous me paraissez bien plus aimable encore
Petit enfant.
Abbé Alain Lorans
(Source : Dici n° 439 - FSSPX.Actualités)
Illustration : Flickr / Lluis Ribes Mateu CC BY-NC 2.0