Nos saints patrons en CDD

A la surprise générale, contrairement à ce qui était annoncé depuis des mois et des mois, saint Jean-Marie Vianney n’a pas été proclamé patron de tous les prêtres, ce 11 juin, lors de la messe de clôture de l’Année sacerdotale.

Pour tenter de justifier ce changement soudain, il a été dit que le Curé d’Ars n’offrait pas un modèle suffisamment universel ou qu’il ne correspondait pas à la figure d’un prêtre d’aujourd’hui. Saint François de Sales est bien pourtant le patron des journalistes catholiques.

Et il est certain que son mode d’apostolat - qui consistait à glisser le texte de ses sermons sous la porte des protestants qui n’assistaient pas à sa prédication - n’a rien à voir avec les moyens modernes de diffusion du son et de l’image dont se servent les journalistes d’aujourd’hui. Est-ce pour autant qu’il doit cesser d’être leur saint patron ? La sainteté ne transcende-t-elle pas le temps et l’espace ?

A propos du Curé d’Ars, quelques questions se posent : l’exemple de sainteté sacerdotale qu’il nous donne est-il périssable ? Quelle en est la date de péremption : 1962 ? 1965 ? Au fond, le modèle qu’offre saint Jean-Marie Vianney n’est-il pas insuffisamment actuel parce que trop traditionnel ?

En ce cas, il faut s’attendre à ce que désormais nos saints patrons ne bénéficient plus que de contrats à durée déterminée pour exercer leur rôle protecteur.

Abbé Alain Lorans