Notre-Dame : Castelbajac crée les ornements de la réouverture

Jean-Charles de Castelbajac n’est pas un inconnu. Rejeton d’une vieille famille de la noblesse française originaire du pays de Bigorre, « né à Casablanca, au Maroc en 1949 », il est décrit dans un article de Radio France comme « une figure pop, un artiste, créateur et collectionneur incarnant à la fois l’élégance et l’innovation tricolore et une mode subversive ».

L’article poursuit : « Il y a souvent de l’humour et de la dérision dans les créations de Castelbajac, dans ses pulls cartoons, ses ponchos pour deux, ou ses manteaux en ours en peluche ». Et il souligne une dominante de son style : « Il caresse les matières et les couleurs, toujours quatre : rouge, jaune, bleu et vert, la signature du créateur », qui invente sa propre mode.

Un antécédent

Le styliste avait déjà été sollicité par l’Eglise de France qui lui avait commandé des ornements à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse de Paris en 1997, pour habiller le pape Jean-Paul II, les évêques et les prêtres. La chasuble portée par le Pape est ornée de croix, et les chasubles portées par les prêtres marquées de l’arc-en-ciel, sont gardées au trésor de Notre-Dame de Paris.

L’article de La Croix précise que « 2 000 pièces, comprenant étoles, chasubles, dalmatiques qui vêtiront les 170 évêques, 700 prêtres et 700 diacres attendus » le 8 décembre, sont confiées à Jean-Charles de Castelbajac. Cette « commande d’ampleur, est offerte sous forme de mécénat par des maisons d’art et d’artisanat ».

Une mise en valeur de la croix

Le styliste explique au journal La Croix qu’il « est parti de la croix du chœur de Notre-Dame, conçue par Marc Couturier » restée debout après l’incendie de 2019. Et il ajoute : « Je n’avais jamais encore utilisé l’or dans mon travail. Pour ces ornements, j’ai voulu remettre la croix au devant, qu’elle soit un phare, un repère, un étendard », ce qui est une belle conception, vraiment catholique.

Ainsi la croix figure « au centre des chasubles, sur les mitres et sur les étoles. La couleur rayonne aussi sur ces ornements, symbole de “la renaissance de Notre-Dame”. Les chasubles épiscopales porteront 12 croix pour symboliser les 12 apôtres ». Le styliste explique encore avoir voulu insuffler « un peu d’épique spirituel : il faut parler de courage aux jeunes générations », rapporte La Croix.

De Castelbajac avoue que « cela a été un grand honneur » d’être sollicité pour ce travail. Il explique qu’à l’âge de 17 ans, « il avait été marqué par la tunique de saint Louis, qui l’a inspiré par la suite dans son travail » se confie-t-il à La Croix. Pour cette nouvelle commande, il parle d’un désir de « sobriété et d’élégance ».

L’article conclut en notant que « après la période inaugurale de la cathédrale Notre-Dame qui s’étendra jusqu’à la Pentecôte 2025, une chasuble sera offerte à chaque paroisse de Paris ».