Notre-Dame : un budget qui s’envole, mais une reconstruction à l’identique

Le budget de la phase de sécurisation, de consolidation et de nettoyage de Notre-Dame doit être révisé à la hausse. Il atteint, à ce jour, 165 millions d’euros, soit plus du double des 80 millions estimés dans un premier temps. 

C’est ce qu’a précisé le général Jean-Louis Georgelin, en sa qualité de président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame de Paris, le 2 juillet dernier. 

Auditionné par la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le militaire s’est voulu optimiste : les émissions de plomb de la cathédrale sont une histoire ancienne, la phase de démontage de l’échafaudage a pu commencer, et « tous les gens qui travaillent là sont enthousiastes et fiers », s’est-il réjoui. 

Le « monsieur restauration » de Notre-Dame pondère également le doublement du budget de la phase de sécurisation : si la première estimation couvrait une période allant jusqu’à fin 2020, la nouvelle estimation envisage quant à elle les opérations jusqu’à 2021. 

Evoquant la cagnotte dont doit bénéficier la cathédrale, Jean-Louis Georgelin a rappelé le montant de 833 millions de dons auxquels s’ajoutent les 70 millions encore en « consolidation » avec les départements et la mairie de Paris. 

Une nouvelle phase pour une reconstruction à l’identique 

La rénovation de l’édifice emblématique de Paris entre dans une nouvelle phase au mois de juillet, avec la remise du rapport d’évaluation élaboré par Philippe Villeneuve, architecte en chef. Ce dernier, partisan d’une restauration à l’identique de la flèche réalisée par Viollet-le-Duc, s’était attiré les foudres du général Georgelin en novembre 2019 : « qu’il ferme sa gueule » s’était alors fendu le militaire. 

Toutefois le 9 juillet, les membres de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, instance consultative, se sont tous prononcés pour une restauration à l’identique de la flèche. Pour la charpente, la Commission a réclamé le chêne et le plomb pour la toiture. 

Le président de la République a rapidement réagi en mettant un terme définitif à l’idée du concours d’architecte pour la flèche de Notre-Dame. Ce concours architectural, évoqué par son ancien premier ministre, Edouard Philippe, répondait à l’annonce d’Emmanuel Macron au lendemain du sinistre d'accompagner la reconstruction de l’édifice d"un geste architectural contemporain". 

L’abandon du projet de flèche contemporaine rend à nouveau possible l’objectif de réouvrir la cathédrale en 2024.