Ordinations en France : pas de rebond en 2025

Une ordination pour le diocèse de Nanterre en 2025
Dans un communiqué du 23 juin 2025, la Conférence des évêques de France a annoncé l’ordination de 90 prêtres, un nombre en recul par rapport aux 105 ordinations de l’année dernière. Ce nombre, qui frôle le plancher historique de 88 ordinations en 2023, traduit une crise persistante des vocations sacerdotales dans une société française de plus en plus sécularisée.
En termes de vocations sacerdotales comme en économie, la croissance est loin d’être au rendez-vous en France, si l’on considère les 90 prêtres qui seront ordonnés en 2025, principalement au mois de juin. Un nombre qui reflète une érosion continue, contrastant avec les périodes fastes du XXe siècle où l’Eglise ordonnait plusieurs centaines de prêtres chaque année.
Le diocèse de Paris se distingue par une vitalité relative, avec 16 nouveaux prêtres contre seulement 6 en 2024. Les ordinations parisiennes revêtent cette année une portée particulière, car ce sont les premières célébrées à Notre-Dame depuis 2018, avant l’incendie dévastateur d’avril 2019 qui avait contraint l’archidiocèse à réorganiser ses cérémonies.
Ailleurs dans l’Hexagone, le diocèse de Fréjus-Toulon maintient une certaine stabilité avec 10 ordinations en 2025, un chiffre identique à celui de l’année précédente. Ce diocèse, marqué par une ligne plus conservatrice sous l’épiscopat de Mgr Dominique Rey, a connu de récentes turbulences. En 2022, le Vatican avait pris la mesure exceptionnelle de suspendre les ordinations dans ce diocèse.
La raison en était des dysfonctionnements internes présumés entraînant un audit. En janvier 2025, Mgr Rey a même été contraint à la démission par le pape François. Malgré ces bouleversements, le diocèse continue d’attirer des candidats au sacerdoce, signe d’une dynamique des vocations d’autant plus sensible que le classicisme de la formation doctrinale et liturgique sont un peu plus présents.
Si les ordinations sacerdotales peinent à enrayer leur déclin, l’Eglise de France peut se consoler de la hausse spectaculaire du nombre de baptêmes : 10 384 adultes ont été baptisés il y a quelques semaines, soit une augmentation de 45% par rapport à 2024, et plus de 7 400 adolescents ont reçu ce sacrement, marquant une progression de 33%.
Des chiffres qui témoignent d’un regain d’intérêt pour la foi catholique dans certains segments de la population, notamment chez les jeunes et les adultes en quête de sens spirituel.
En d’autres termes, si l’Eglise de France exerce encore une attraction indéniable sur les âmes – qui se manifeste dans les événements où la liturgie, traditionnelle notamment, est mise à l’honneur – sa capacité à pousser les jeunes à l’engagement de toute une vie au service du Christ n’est pas aussi évidente.
Il faut dire que dans une société de plus en plus sécularisée et numérisée, où la santé et le bien-être du corps sont devenus l’alpha et l’oméga de l’existence humaine, le prêtre a tendance à être remisé au rayon des produits périmés.
Et cela d’autant plus que l’Eglise est plutôt timide dans l’Hexagone à affirmer de manière décomplexée son identité et sa spécificité en matière de dogme et de morale. Sans parler du désert liturgique que traversent nombre de diocèses.
Face à cette situation, alors que des pèlerins ont afflué par dizaines de milliers entre Chartres et Paris à la Pentecôte, manifestant la vitalité d’un catholicisme fier de ses racines, d’aucuns au sein de l’épiscopat français, croient encore aux vieilles recettes de l’ère post-conciliaire accommodées à la sauce synodale : place plus importante à donner aux laïcs et notamment aux femmes dans les paroisses, remise en question du célibat ecclésiastique, etc.
Au risque d’oublier l’avertissement des sages de l’Antiquité : errare humanum est, perseverare diabolicum.
(Source : Le Figaro – FSSPX.Actualités)
Illustration : © Diocèse de Nanterre, via Cef