Ouganda : l’Eglise anglicane condamne la décision de l’Eglise d’Angleterre

Source: FSSPX Actualités

Stephen Samuel Kaziimba

Dans une lettre publiée le 10 février 2023, l’Eglise anglicane d’Ouganda a fermement condamné l’Eglise – anglicane – d’Angleterre pour son acceptation de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe, même si la définition du mariage – union d’un homme et d’une femme – n’a pas été changée.

L’“archevêque” de l’Eglise d’Ouganda, Stephen Samuel Kaziimba, a réagi au récent vote de l’Eglise anglicane d’Angleterre approuvant la bénédiction liturgique des unions entre personnes de même sexe.

Critiquant cette décision comme une conciliation contradictoire, Stephen Kaziimba a déclaré que « l’Eglise d’Angleterre a autorisé le clergé à bénir les unions homosexuelles et approuvé des prières pour de telles occasions ». Il a ajouté que « l’Eglise d’Angleterre est très douée pour la contradiction, s’attendant à ce que tout le monde croie que les deux opposés peuvent être vrais en même temps ».

Kaziimba poursuit en dénonçant une manipulation : « L’Eglise d’Angleterre insiste sur le fait qu’elle ne change pas sa doctrine sur le mariage. Mais, dans la pratique, c’est exactement ce qu’ils font. » Il insiste : « Si cela ressemble à un mariage, et que cela sonne comme un mariage… c’est un mariage. »

Le prélat anglican rappelle ensuite que la condamnation de la sodomie est contenue dans les Ecritures, et la place centrale de la famille, qui se définit comme l’union entre un homme et une femme, est constatable à toutes les pages de la Bible.

Le responsable ougandais affirme ensuite que l’Eglise anglicane d’Ouganda resterait fidèle à l’enseignement biblique sur « le mariage à vie et exclusif entre un homme et une femme », refusant d’accepter ou de bénir les péchés sexuels. Il a condamné l’Église d’Angleterre pour s’être écartée de cet enseignement de la révélation.

Un appel au martyrs ougandais

Stephens Kaziimba a ensuite rappelé le témoignage des martyrs catholiques ougandais, affirmant qu’ils ont été tués pour avoir refusé de pratiquer des actes homosexuels exigés par les dirigeants du pays. Ces martyrs, tués entre 1885 et 1887, sont aussi considérés comme tels par les anglicans.

« Nous connaissons tous l’histoire des martyrs ougandais, poursuit Kaziimba, qui ont refusé d’avoir des relations homosexuelles avec leurs dirigeants. Ils ont été martyrisés pour cela. Nous ne pouvons pas les trahir ou trahir notre Seigneur Jésus-Christ. »

Le prélat a ensuite mis au défi l’Eglise d’Angleterre de quitter la Communion anglicane : « Nous demandons à l’Eglise d’Angleterre : “Aurez-vous l’intégrité de quitter la Communion anglicane parce que vous vous êtes éloignés de la foi ? »

« Nous prions pour que vous vous repentiez », a-t-il poursuivi. « S’ils refusent de se repentir, nous leur demandons de former leur propre Communion de Cantorbéry. Nous pensons que c’est une mauvaise idée, mais ils sont libres de le faire. Mais ils ne sont pas libres d’entraîner la Communion anglicane dans leur chute. Cette communion n’est pas une extension de l’Eglise d’Angleterre. »

Le responsable anglican a conclu : « Aujourd’hui, je suis ici pour déclarer : “Moi et ma maison, nous servirons le Seigneur”. La Chambre des évêques est unie sur ce point. L’Assemblée provinciale est unie sur ce point : “Quant à moi et à l’Eglise d’Ouganda, nous servirons le Seigneur”. »

Cela fait plus de 20 ans que les divergences en matière morale minent la Communion anglicane, qui a évité plusieurs fois la scission par des compromis. La tendance la plus traditionnelle est représentée surtout chez les anglicans d’Afrique. Il semble qu’une grave rupture soit désormais proche.