Pakistan : Derrière l’assassinat de la jeune Shazia se cache un trafic d’enfants
Il existe un circuit de vente, de trafic et d´esclavage de mineurs derrière le cas de Shazia, la jeune fille catholique violée et tuée par l´avocat musulman de Lahore - 4e ville, dans le nord du Pakistan - lieu où elle travaillait comme domestique (voir DICI n°210). Selon des sources catholiques citées par l´agence Fides, le triste cas de Shazia a conduit les enquêteurs à un véritable trafic de mineurs : les enfants sont arrachés à des familles pauvres, souvent chrétiennes, à qui l´on fait croire qu´on les conduit vers une vie digne dans des foyers de la moyenne bourgeoisie ; ils sont ensuite vendus à ces familles, devenant de ‘petits esclaves’», à la merci de leurs patrons, perdant la liberté et vivant en pratique sous séquestre.
Ce fut le cas pour Shazia. Avant Noël, ses parents, inquiets du silence de leur fille, étaient allés demander des nouvelles auprès de son patron, mais n´avaient alors même pas été reçus. Ce n’est que le 21 janvier que l’avocat s’est manifesté en leur remettant le corps sans vie de la fillette de 12 ans, affirmant que celle-ci « était tombée dans les escaliers » et offrant 20 000 roupies (175 euros) pour les funérailles et pour leur silence.
Bien que l’affaire ait suscité une forte émotion au Pakistan, le président du pays allant même jusqu´à débloquer une aide pour les parents, il semble aujourd’hui que la macabre routine ait repris ses droits puisque le meurtrier présumé est déjà libre. En attendant le procès, qui se prépare à coup de menaces de mort contre les défenseurs des parents de la victime, le vicaire général de l´archidiocèse catholique de Lahore, le P. Andrew Nisari, a déploré que « la justice soit prise en otage au Pakistan. Il est navrant de voir que ceux-là même qui sont chargés d´assurer la défense des justiciables font bloc pour innocenter l´un des leurs. » (Sources : apic/fides/eda - DICI n°212 du 20/03/10)
