Pakistan : verdict différé pour Asia Bibi

La Cour suprême du Pakistan a différé son jugement concernant Asia Bibi, mère catholique condamnée à mort pour « blasphème contre l’islam », en 2009. Si le jugement d’appel est rejeté, l’ultime recours sera de demander la grâce présidentielle.
Après neuf ans passés derrière les barreaux, Asia Bibi n’a pas fini d’attendre dans le couloir de la mort : le 8 octobre 2018, la Cour suprême pakistanaise a annoncé qu’elle différait l’examen de l’appel qu’elle a interjeté.
Son crime ? Une dispute qui a éclaté le 14 juin 2009, dans un champ où des femmes musulmanes l’accusent d’avoir posé cette (bonne) question : « Qu’est-ce que votre prophète Mohammed a fait pour sauver l’humanité ? ». Quelques jours plus tard, un imam lui laissait le choix entre se convertir à l’Islam ou mourir...
L’avocat d’Asia Bibi n’a de cesse de rappeler les vices de forme dans la procédure concernant sa cliente : la plainte initiale n’avait été déposée que cinq jours après l’altercation, par un imam qui n’était même pas présent au moment de la dispute. « Il y a des contradictions concernant la façon dont l’incident a été rapporté », explique le juriste.
De son côté, Khadim Hussain Rizvi, chef du parti religieux islamiste radical Tehreek-e-Labbaik Pakistann, a déclaré qu’aucun blasphémateur ne pouvait échapper aux sanctions, quel que soit le verdict. Une façon d’exercer une pression sur le tribunal, en incitant le peuple à se faire “justice” lui-même. La vérité est en effet insupportable à ses oreilles : « il n’y a de salut en aucun autre qu’en Jésus-Christ » (cf. Actes des Apôtres 4, 12).
(Source : Eglises d’Asie - FSSPX.Actualités - 24/10/2018)