Persécutions des catholiques dans le monde : Pakistan, Indonésie, Chine
Destruction d'églises : les récentes persécutions des chrétiens en Chine
PAKISTAN
Les persécutions ont pris de l’ampleur au Pakistan, surtout depuis un an. Il semble que les chrétiens soient devenus la cible des représailles anti-américaines. « Jamais, dans le passé, nous n’avions subi autant d’attaques contre les chrétiens, autant de meurtres », selon Mgr Lawrence John Saldanha, archevêque de Lahore. Les faits sont affligeants et la liste est plus longue que les quelques exemples rapportés ci-dessous (Source : CIS - août 2002) :
• Le 23 septembre dernier, dans les bureaux d’une organisation humanitaire chrétienne, deux agresseurs ont ficelé et bâillonné sept personnes avant de les tuer par une balle dans la tête.
• En août, des militants islamistes ont ouvert le feu sur une école, faisant six morts et plusieurs blessés. Des grenades ont été jetées dans une chapelle d’hôpital catholique, tuant onze personnes.
• Le 7 mai 2002, un catholique de 46 ans a été condamné à la prison à vie pour blasphème. Pendant deux ans, il était resté en prison, dans l’attente d’un jugement. Les faits sont plus que banals : son chien avait gagné une course ; les musulmans furieux qu’un chrétien ait gagné, le rouèrent de coups et prétendirent qu’il avait écrit des blasphèmes sur le collier de son chien. Le juge a bien constaté que Aslam Massih était analphabète, mais effrayé par une émeute de Musulmans qui exigeaient sa condamnation, il a cédé.
• En 1991, un petit commerçant chrétien fut accusé de blasphème par ses concurrents musulmans. il fut arrêté, torturé ; jugé deux ans plus tard, il fut acquitté. Il dut cependant vivre caché, car les musulmans le cherchaient pour le tuer. Finalement un prêtre l’aida à émigrer au Canada.
• La jeune chrétienne Nadia Naira a été agressée, enlevée, puis épousée de force par Shiekh Maqsod, un extrémiste musulman. Actuellement, ses parents ne savent pas où se trouve leur fille. Ils ont porté le cas devant la cour suprême du Pakistan, car Nadia était encore mineure lors de son enlèvement et de son mariage forcé.
Mgr Sadanha évoque dans son discours de rentrée du séminaire les difficultés graves auxquelles se heurte l’Eglise catholique. Il évoque aussi le fait que, lors de la création du Pakistan, le « fondateur » du pays, Mohammad Ali Jinnah, envisageait la liberté et l’égalité pour toutes les religions. Les gouvernements qui se succédèrent ne se gênèrent pas pour promulguer des lois défavorables aux non-musulmans, particulièrement les lois contre le blasphème et les dispositions électorales. Ces données doivent être soigneusement gardées et retenues.
INDONESIE / MOLUQUES
• Le cessez-le-feu n’est qu’un faux semblant. Le terrorisme islamique continue. La petite Christine (7 ans) et sa maman, par exemple, ont été retenues en otage pendant dix-huit mois. La maman a été mariée de force à un musulman et l’enfant aurait dû devenir musulmane. Heureusement, toutes deux ont trouvé refuge dans un camp.
• Lors d’attaques du « Laskar Jihad » contre les églises, les soldats laissent faire. Alwina raconte : « Lorsque mon mari a cherché de l’aide auprès des soldats, l’un d’eux l’a abattu sous les yeux de notre fils de quatre ans. Ensuite, les combattants du “Laskar Jihad” ont coupé mon mari en morceaux. Ils voulaient que je devienne musulmane. J’ai refusé.
Aujourd’hui, mon fils est paniqué à la vue d’un musulman. »
Source : CSI – août 2002
CHINE
La revue Regards - nov/déc 2000 du CCMM, une association proche de Alain Vivien ("Monsieur Secte" en France), relatait la visite de celui-ci en Chine. La délégation française, composée de divers membres d’associations de lutte contre les nouveaux mouvements religieux (CCMM, FECRIS), avait alors rencontré « une toute jeune organisation [chinoise] inspirée de la MILS ». La délégation française apportait alors son soutien au gouvernement chinois dans sa lutte contre les religions minoritaires. Les premières victimes de la loi anti-secte française seraient donc des prêtres catholiques chinois !
Une dépêche de Reuters (27.07.2002) confirme les faits :
La Chine condamne des prêtres catholiques aux travaux forcés.
Un groupe de défense des droits de l’homme établi aux États-Unis a révélé que la Chine a condamné trois prêtres catholiques à trois ans de travaux forcés pour activités de type "secte" qui, selon les autorités, menacent la stabilité sociale. La fondation du Cardinal Kung établie dans le Connecticut à fait valoir que les pères Pang Yongxing, 30 ans, Ma Shunbao, 50 ans, et Wang Limao, 32 ans, tous membres du clergé catholique romain clandestin à Boading Ville, dans les provinces du nord de Heibei, furent condamnés le 7 juillet pour « avoir troublé la paix sociale ». Elle ajoutait dans une déclaration envoyée le samedi par fax, que la Police avait arrêté Wang alors qu’il disait la messe le dimanche des rameaux en mars, Ma le fut une semaine plus tard alors qu’il célébrait la messe du dimanche de Pâques et Pang à son domicile en décembre 2001. Le fax mentionnait que tous les trois étaient détenus au camp de travail de Balizhuang à Baoding, à environ 150 km au sud de Beijing. « Condamner ces catholiques romains sous la loi ‘anti-secte’ et les punir pour ça aux travaux forcés est un exemple qui, de toute évidence, montre qu’il n’existe pas de libertés religieuses en Chine », affirmait Joseph Kung président de la fondation. « Cela enlève tout son sens à la clause sur la ‘liberté religieuse’ dans la constitution chinoise ».
Le Saint Siège estime que huit millions de catholiques sont fidèles au Pape, comparé aux cinq millions qui se trouvent au sein de l’église catholique soutenue par l’Etat. Le groupe ajouta que, six catholiques clandestins originaires de la province côtière de Zhejiang ont été arrêtés pour « pèlerinages illégaux » à Baoding mais furent relâchés après avoir payé une amende totale de 30.800 Yuan (3.850 $). Une douzaine d’autres furent dans l’impossibilité de payer l’amende et sont toujours détenus.