Plus de 3.000 chrétiens tués à cause de leur foi en 2017, 215 millions de persécutés

En 2017, selon les chiffres d’une organisation non gouvernementale protestante, Portes ouvertes, plus de 3.000 chrétiens ont été tués à cause de leur foi. C’est un chiffre en nette augmentation par rapport à 2016 (1.207), mais heureusement loin des 7.106 morts recensés en 2015. Le Nigeria arrive en tête, avec 2.000 morts, devant la République centrafricaine (500) et la République démocratique du Congo (136). L’ONG recense également 215 millions de chrétiens persécutés.
Ce sont précisément 3.066 chrétiens qui ont été assassinés selon les chiffres de l’ONG qui n’a pris en compte que les faits qu’elle a pu vérifier avec certitude.
Selon Portes ouvertes, la persécution se manifeste également par des décisions de justice arbitraires, des attaques sur les lieux de culte et des agressions sexuelles. Ainsi, l'année dernière, les croyants ont subi 796 attaques contre des églises, 1.922 détentions sans procès, 1.252 enlèvements et 1.020 agressions sexuelles. A partir de cet ensemble de données, l’ONG considère qu’au moins un chrétien sur douze subit « un niveau de persécution fort ». Celle-ci est concentrée dans 58 pays et elle « augmente significativement » chaque année.
Lors de la conférence de presse consacrée à la présentation du rapport, Michel Varton, directeur de Portes ouvertes, a souligné la situation douloureuse vécue par les chrétiens en Corée du Nord. Avec plus de 300.000 croyants vivant clandestinement dans la crainte des représailles du gouvernement, Portes ouvertes place ce pays en tête de son classement des Etats les plus hostiles aux chrétiens pour la dix-septième année d’affilée, devant l’Afghanistan et la Somalie – le communisme athée et l'islam sont les deux fléaux qui continuent de persécuter les chrétiens dans le monde, comme au siècle passé.
Parmi ces 58 pays, le directeur de Portes ouvertes souligne que « seuls dix n’ont pas l’extrémisme islamique comme moteur des persécutions ». Pourtant, l’organisation met en relief cette année les répercussions antichrétiennes du « nationalisme religieux » en Asie, et notamment en Inde. « C’est l’un des pays qui a le plus monté dans le classement », arrivant à la onzième place, note Michel Varton. L’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, indique le rapport, « a entraîné une radicalisation de la société et une montée en puissance de l’hindouisme radical ».
La situation est également de plus en plus préoccupante en République Démocratique du Congo. L’accès à l'eau, à la santé, à la scolarisation ou au travail est bien souvent interdit aux chrétiens.
Portes ouvertes n’oublie pas non plus les chrétiens occidentaux. Bien qu’il n’y ait pas eu de cas de persécutions à mort, ils peuvent être « réduits au silence et menacés ». Ainsi, le média hispanophone infovaticana.com rappelle qu’en 2017 en Espagne, plus de 100 atteintes à la liberté de culte des chrétiens ont été recensées. Selon « l'Observatoire de la Liberté Religieuse », ces attaques sont directement en lien avec l’attitude de « certains partis politiques qui veulent supprimer la religion de la vie publique et ridiculisent les chrétiens ». Et comme le rappelle Michel Varton, « la persécution va au-delà des violences. La violence c’est le marteau. C’est visible et ça fait mal. La persécution c’est l’étau. C’est la pression quotidienne, la diffamation, les interdictions, la discrimination. C’est moins visible, mais c’est de la persécution. Violence et persécutions vont ensemble », – le laïcisme athée et l'islam, tels sont bien les deux fléaux qui continuent de persécuter les chrétiens dans le monde.
(Sources : infovaticana /Le Monde/rcf – FSSPX.Actualités - 23/01/2018)