Pologne : Rencontre interreligieuse dans l’esprit d’Assise

Benoît XVI a reçu en audience le 31 août 2009, à Castel Gandolfo, Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant'Egidio, et Mgr Vincenzo Paglia, évêque de Terni-Narni-Amelia (Italie).
La pauvreté dans le monde, le sida en Afrique, l'oecuménisme et le dialogue interreligieux ont été abordés au cours de cette rencontre qui a eu lieu peu avant la rencontre interreligieuse de prière pour la paix qui s’est tenue à Cracovie (Pologne) du 6 au 8 septembre, sur le thème « L'esprit d´Assise à Cracovie », et qui a réuni un millier de participants. Depuis 1987, la Communauté de Sant´Egidio organise chaque année une rencontre internationale dans l'esprit d´Assise.
Cette année, des représentants des grandes religions mondiales, des chefs d´Etat, ainsi que des hommes et femmes du monde de la culture… étaient invités par la Communauté de Sant´Egidio et le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie et ancien secrétaire de Jean-Paul II. Lors de l’Angélus du dimanche 6 septembre à Viterbe, le pape, en liaison vidéo avec la ville de Cracovie, a rappelé l’importance des religions « pour le pardon et la réconciliation contre la violence, le racisme, le totalitarisme et l’extrémisme ». Soixante-dix ans après le début de la Seconde Guerre mondiale qui a connu la « tragédie de l’Holocauste », Benoît XVI a demandé à l’humanité de « ne pas répéter de telles barbaries ».
Le 8 septembre, les organisateurs de cette rencontre interreligieuse avaient prévu une cérémonie du souvenir au camp de Birkenau, pour souligner le refus radical de considérer la violence et la guerre comme des instruments de résolution des conflits internationaux. « Nous sommes unis par une aspiration à la paix, par le souci de voir ce lieu nous rappeler que ce qui s'est passé il y a 70 ans est inadmissible », a déclaré à la télévision privée TVN24 le cardinal Stanislaw Dziwisz. En fin de journée, une procession de la paix a réuni les différentes confessions religieuses dans les rues de Cracovie, à l’issue de leur prières respectives en différents lieux de la vieille ville. « Soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale, après les déceptions provoquées par la crise économique mondiale, il est temps que renaisse un humanisme de paix et de dialogue, capable de donner une âme à ce monde globalisé et fragmenté », a déclaré Andrea Riccardi à la cérémonie de clôture.
Dans le document de présentation de cette rencontre par la Communauté Sant’Egidio, on peut lire : « C´est probablement pendant ces années passées à Cracovie que s´est formée en Jean-Paul II l´intuition du rêve qui s´est réalisé à Assise ainsi que la Journée mondiale historique de prière et de jeûne pour la paix du 27 octobre 1986 : l´invocation à Dieu de toutes les religions de la planète pour qu´Il donne la paix à un monde marqué par les blessures profondes des divisions et des guerres ».
Etaient présents aux côtés du cardinal Dziwisz, les cardinaux Stanislaw Rylko, Leonardo Sandri, Crescenzio Sepe, Martinez Sistach, Paul Poupard, Jozef Glemp, Franciszek Macharski, Shirayanagi Seiichi, Theodore McCarrick, et le patriarche grec-melkite d´Antioche Grégoire III Laham. Egalement des représentants des différentes religions : le pasteur Ishmael Noko, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), le grand rabbin ashkénaze d´Israël Yona Metzger, une faible présence musulmane « due au ramadan », et des représentants du bouddhisme et de l´hindouisme. « A Cracovie, la question de la Shoah parasite le dialogue interreligieux porté par la communauté Sant'Egidio » titrait Le Monde du 10 septembre pour souligner que le sujet est perçu par les musulmans comme un mépris de l’Occident à leur égard. On lira avec profit l’étude de la Fraternité Saint-Pie X, « De l’œcuménisme à l’apostasie silencieuse », adressée en janvier 2004 à tous les cardinaux par Mgr Bernard Fellay, supérieur général, et à laquelle les destinataires n’ont pas cru devoir répondre.
(DICI n°201 – 19/09/09 - Sources : apic/imedia/radiovatican/santegidio/afp/Le Monde)