Pologne : un miracle eucharistique reconnu
L'évêque de Legnica, à l'ouest de la Pologne, a approuvé le 17 avril 2016 la vénération d'une hostie sanglante qui a « les caractéristiques d'un miracle eucharistique ». Le jour de Noël 2013, une hostie consacrée est tombée au sol. Elle fut ensuite ramassée et placée dans un récipient avec de l'eau, dans laquelle elle devait se dissoudre. Non seulement l’hostie ne s’est pas dissoute, mais des tâches rouges sont apparues à certains endroits.
Mgr Stefan Cichy, alors évêque du lieu, a créé une commission pour surveiller le phénomène. En février 2014, un fragment a été prélevé sur un corporal et transmis pour analyse au Laboratoire national de médecine légale. Selon les résultats, il s’agit d’un fragment de muscle strié « très similaire au myocarde (muscle du cœur) avec des altérations qui apparaissent souvent pendant l’agonie ». L’analyse ADN a conclu qu’il s’agissait de myocarde humain.
Le nouvel évêque de Legnica, Mgr Zbigniew Kiernikowski, a présenté les éléments à la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) en janvier 2016. Quelques semaines plus tard, celle-ci a reconnu le miracle. En avril 2016, conformément aux recommandations romaines, le prélat polonais a demandé de préparer un endroit approprié pour la vénération de cette relique. « J’espère que ceci servira à approfondir le culte de l’Eucharistie et aura un effet en profondeur sur la vie de ceux qui se trouveront en face de la Relique », peut-on lire dans le communiqué de l’évêque, daté du 10 avril, et dont les extraits ont été repris par La Croix le 19 avril. Le quotidien français souligne également que « le fait que le miracle ait eu lieu à Legnica n’est pas indifférent. »
Cette ville fut le théâtre d’une bataille historique contre les Mongols en 1241 qui, malgré la défaite polonaise, marqua un coup d’arrêt aux dévastations des envahisseurs dans la région. Au XXe siècle, les Soviétiques y installèrent une importante garnison de l’Armée rouge, entièrement composée de soldats d’Asie centrale… Le fait que le miracle ait eu lieu dans cette église néogothique n’est pas anodin non plus. Ancien lieu de culte protestant construit au début du XXe siècle, elle fut transformée en écurie par l’Armée rouge. Restaurée par la suite, l’église resta sans affectation particulière jusqu’en 1972 où elle fut érigée en paroisse. Depuis 2002, elle est devenue un sanctuaire diocésain consacré à saint Hyacinthe, le premier dominicain polonais. Comme le souligne La Croix, « c’est sans doute l’unique cas en Pologne, depuis ces cinquante dernières années, d’un ancien temple protestant transformé en église catholique. »
(Sources : apic/lacroix – DICI n°335 du 06/05/16)