Portugal : La profanation des sanctuaires. Après Assise, Fatima ?
A notre connaissance, DICI est la seule publication de la presse traditionnelle francophone a avoir parlé du congrès interreligieux qui s’est tenu à Fatima en octobre dernier (voir 30 octobre 2003 : réaction de la Fraternité Saint-Pie X au congrès interreligieux de Fatima). Et la Fraternité Saint Pie X est la seule communauté traditionnelle a avoir publiquement réagi à ce véritable blasphème contre Notre-Dame. Des précisions nous ont été données sur cet événement d’une gravité majeure, nous les rapportons ici avec le souhait de voir une contre-offensive générale se mettre en place, avant qu’il ne soit trop tard.
Un projet impie
Ce congrès interreligieux sous l’égide du Vatican et des Nations Unies a eu lieu les 10, 11 et 12 octobre (2003) à Fatima. Etaient présents Mgr Fitzgerald, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal José de Cruz Policarpo, patriarche de Lisbonne, Mgr Luciano Guerra, recteur du sanctuaire de Fatima, le P. Jacques Dupuis, jésuite belge, connu pour ses positions théologiques hétérodoxes, ainsi que des représentants de l’islam, de l’hindouisme, du bouddhisme, …
Le recteur du sanctuaire, Mgr Luciano Guerra déclara: "Le futur de Fatima, ou l’adoration de Dieu et de sa mère en ce saint sanctuaire, doit passer par la création d’un sanctuaire où différentes religions pourront se rencontrer cordialement. Le dialogue inter-religieux au Portugal, et dans l’Eglise catholique, en est encore au stade embryonnaire, mais le sanctuaire de Fatima n’est pas indifférent à cet état de fait ; il est déjà ouvert à l’idée de devenir un lieu à vocation universaliste."
Mgr Guerra déclara encore que le fait que Fatima soit un nom musulman - celui de la fille de Mahomet - indique que le sanctuaire doit être ouvert à la coexistence des diverses fois et croyances. Selon lui : "Nous devons donc présumer que c’était la volonté de la Bienheureuse Vierge Marie que les choses arrivent ainsi". - Les catholiques traditionalistes qui se sont opposés à ce congrès furent décrits par le recteur comme étant "vieux jeu, étroits d’esprit, des fanatiques extrémistes et des provocateurs."
Le représentant hindouiste, Ansshok Ansraj, expliqua comment des millions d’hindous en Asie reçoivent déjà des "vibrations positives" au cours de leurs visites aux sanctuaires mariaux, sans pour autant mettre en danger leur foi.
Le P. Jacques Dupuis insista sur la nécessité d’une union des religions du monde. "La religion du futur sera une convergence générale des religions en un Christ universel qui satisfera chacun", a-t-il déclaré, expliquant que " les autres traditions religieuses qui existent dans le monde font partie du plan divin pour l’humanité et que l’Esprit-Saint œuvre et est présent dans les textes sacrés bouddhistes, hindouistes, chrétiens et non-chrétiens." Il ajouta : "L’universalité du royaume de Dieu le permet et cela n’est rien de plus qu’une forme diversifiée d’accès au mystère commun du salut. A la fin, on espère que le chrétien sera un meilleur chrétien et que chaque hindou, un meilleur hindou."
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Le journaliste canadien John Vennari, présent sur place, a donné un compte rendu précis de cette rencontre interreligieuse. Il y a entendu le P. Dupuis déclarer à propos du dogme "Hors de l’Eglise, pas de salut" : "Il n’est pas nécessaire ici d’invoquer cet horrible texte du concile de Florence de 1442". – Nous mettons un lien vers le très instructif reportage photographique de John Vennari dans l’édition électronique de ce numéro de DICI. Nous proposons dans les Documents quelques extraits significatifs de l’article de Mr John Vennari pour nos lecteurs qui ne sont pas familiers avec la langue de Shakespeare.
Une déclaration officielle du congrès a recommandé une approche sans prosélytisme de la part de chaque religion. "Aucune religion ne peut éliminer l’autre ou se renforcer en abaissant les autres", peut-on y lire, à côté de cette affirmation «Un dialogue ouvert conduit à construire des ponts et à détruire les murs élevés par des siècles de haine. Ce qui est demandé est que chaque religion respecte intégralement sa foi et qu’elle traite les autres d’égal à égal sans complexe de supériorité ni d’infériorité." Cette déclaration insiste sur le secret de la paix entre les religions qui est d’admettre que des contradictions existent entre les différentes confessions pour se concentrer sur ce qui les unit et non sur ce qui les sépare.
Les délégués se sont entendus pour dire que tous les sanctuaires religieux, y compris Fatima, devraient être mis à jour tous les 25 ans afin de refléter les tendances et les croyances contemporaines. Le sanctuaire de Fatima fera sous peu l’objet d’une reconstruction complète avec une nouvelle basilique en forme de stade, à côté de l’actuelle basilique érigée en 1921.
Ce nouveau sanctuaire deviendra un centre où toutes les religions du monde se rassembleront pour rendre hommage à leur(s) dieu(x) respectif(s).
On ne peut que souscrire à la position de John Vennari : "Dans les années 90, sur un poste de radio mexicain, le recteur du sanctuaire de N.D. de Guadalupe avait mis en doute l’apparition de la Vierge en ce lieu. Les Mexicains, furieux, protestèrent contre cette audace. Et le recteur du sanctuaire fut remplacé. C’est ce qui doit être fait pour Fatima."
Les catholiques du monde entier doivent protester contre l’outrage fait à la foi catholique et à la Mère de Dieu. Un outrage qui se renouvellera, si rien n’est entrepris contre ce projet de centre interreligieux à Fatima.
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L’action du M.J.C.F.
Le prieur de la Fraternité Saint Pie X au Portugal, l’abbé Danjou, avait prévu deux cérémonies réparatrices pour cette insulte à Notre-Dame, avec une distribution de 35.000 tracts dans tout Fatima. Il fut remarquablement aidé dans cette tâche par des jeunes gens du Mouvement de la Jeunesse Catholique de France (MJCF), venus spécialement du Sud-Ouest de la France.
Le samedi, à l’issue de la conférence du cardinal patriarche de Lisbonne, Mgr José de Cruz Policarpo, ces jeunes gens eurent avec lui l’échange suivant :
MJCF : Monseigneur, j’aurais souhaité une précision. Vous avez dit durant votre intervention que "chaque religion pratiquée avec sincérité menait à Dieu", pourtant Sœur Lucie de Fatima dans Os Apelos, commentant le 1er commandement, dit que "il n’y a qu’un seul Dieu qui mérite notre adoration, les autres divinités ne sont rien, ne valent rien, ne peuvent rien pour nous". Comment concilier ces deux visions de Dieu ?
Mgr P. : Mais, mon garçon, cette vision est dépassée. Qui sont ces divinités dont parle Sœur Lucie? Les chrétiens, les musulmans, les juifs… nous avons tous le même Dieu.
MJCF : (En silence, les yeux écarquillés)
Mgr P. : Bien sûr, la foi doit être christocentrique, mais les autres religions sont en marche vers le Christ, chacune d’elle est plus où moins avancée, c’est tout !
MJCF : Pourtant nous n’avons pas la même religion que les musulmans ou les juifs. Comment alors, peut-on dire que nous avons le même Dieu ?
Mgr P. : Tu sais, j’ai beaucoup étudié dans ma jeunesse… Si tu es chrétien, comme tu le dis, c’est une question de culture, c’est parce qu’on te l’as appris. Le musulman, c’est pareil…
MJCF : Mais, Monseigneur, jusqu’où va aller l’œcuménisme ?
Mgr P. : Chaque religion a quelque chose à vous apporter. L’expérience des autres religions est très importante, nous avons beaucoup de chose à apprendre d’eux.
MJCF : Il est tout de même écrit dans le Coran : " Ne prends pas les chrétiens et les juifs comme amis. "
Mgr P. : Vous avez lu le Coran, mon garçon ?
MJCF : … Oui, deux fois !
Mgr P. : En arabe ?
MJCF : Non, mais notre religion est fondée sur la Révélation, le soi-disant prophète Mahomet aurait-il vraiment pu recevoir une part de la révélation ?
Mgr P. : Vous avez dû lire une mauvaise traduction, l’Islam a beaucoup de choses à vous apprendre.
MJCF : Dans l’Apocalypse, l’apôtre St Jean nous dit que nous devons nous méfier des faux prophètes… Mahomet est-il un faux prophète ?
Mgr P. (il s’énerve) : Jeune homme, je vous laisse l’entière responsabilité de la réponse!
(le cardinal les écarte pour s’en aller, un jeune le retient légèrement)
MJCF : Monseigneur, vous n’avez pas répondu à ma question, je crois ?
Mgr P. : On peut dire qu’au temps de Jérémie, Mahomet aurait été considéré comme un faux prophète.
(il s’en va en écartant les jeunes… et sans dire au revoir)
Le lendemain, l’entrée est surveillée par trois personnes, les jeunes du MJCF doivent donner deux pièces d’identité chacun pour pouvoir entrer.
Un prêtre les apostrophe devant la porte : Vous ne pouvez pas entrer !
MJCF : Mais on a l’autorisation…
Le prêtre : D’accord, mais alors aucune question !
Il restera derrière eux pendant toute la conférence.
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