Portugal : Un nouvel ambassadeur près le Saint-Siège
Benoît XVI recevant la présentation de la lettre d'accréditation de l'ambassadeur
"Je désire exprimer mes sincères remerciements à votre gouvernement pour la reconnaissance de l’identité chrétienne de l’Europe et je fais le vœu que vous puissiez affirmer cette conviction aussi bien au niveau national qu’international", a déclaré le pape au nouvel ambassadeur Joao Alberto Bacelar Da Rocha Paris, reçu à Castel Gandolfo, le 21 septembre. - Le 19 juin 2004, au lendemain de l’adoption du projet constitutionnel européen à Bruxelles, Joaquin Navarro-Valls, porte-parole du Vatican, avait déclaré que le Saint-Siège ne manquerait pas de remercier les gouvernements s’étant engagés en faveur de l’inscription de l’héritage chrétien de l’Europe dans le texte constitutionnel.
Par ailleurs, le pape est revenu sur la signature du nouveau concordat (le précédent datant de 1940, sous Salazar) entre le Saint-Siège et le Portugal, le 18 mai 2004. Pour le souverain pontife il s’agit de l’"expression vivante d’un mûr consensus". Le premier ministre, José Manuel Durao Barroso, s’était rendu à cette occasion au Vatican pour parapher le nouveau texte concordataire avec le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat. C’est le prédécesseur de Joao Alberto Bacelar Da Rocha Paris, Pedro José Ribeiro de Menezes qui, de novembre 2000 à mai 2004, avait été chargé de la négociation de cet accord. Dans son discours adressé au pape, le nouvel ambassadeur a souhaité que le nouveau concordat soit rapidement ratifié, afin d’entrer en vigueur.
Lors de la signature du nouveau concordat, le pape avait souligné que ce texte "confirmait les sentiments de considération réciproque qui animent les relations entre le Saint-Siège et le Portugal". Le concordat règle la position juridique de l’Eglise catholique et de ses institutions. L’Etat garantit à l’Eglise l’exercice libre et public de son activité, en particulier en ce qui concerne le culte, le magistère et le ministère, mais aussi la juridiction en matière ecclésiastique. Il reconnaît, en outre, dans la droite ligne de l’enseignement de Vatican II, la liberté religieuse particulièrement dans le domaine de la conscience, du culte, des réunions, des associations, de l’expression publique, de l’enseignement et des activités caritatives.
"Je souhaite que le Portugal soit toujours ouvert aux défis de nos sociétés", a déclaré Jean-Paul II au nouvel ambassadeur portugais, soulignant la difficile situation internationale. Depuis le début du millénaire, "les différences régionales se sont accrues, tant du point de vue culturel qu’économique. Je suis préoccupé de la sauvegarde de la paix face au développement des groupes extrémistes, de la fréquence des catastrophes naturelles, non moins graves, qui affectent des populations entières, comme les maladies endémiques incontrôlables, accroissant le fossé entre riches et pauvres et dont les conséquences portent atteinte aux droits de l’homme. Ceci doit être présent à l’esprit de tous les gouvernements, conscients de l’impact de leurs propres décisions sur la globalisation", a conclu Jean-Paul II.
Le Portugal a un représentant auprès du Saint-Siège depuis 825 ans, a souligné Joao Alberto Bacelar Da Rocha Paris qui a rappelé dans son adresse au pape la "grande fidélité" du Portugal "aux valeurs fondamentales du christianisme". - Aujourd’hui, il est vrai, deux tiers des Portugais se déclarent catholiques, mais la société se sécularise et l’influence de l’Église se réduit peu à peu : 25 % seulement des Portugais déclarent aller à la messe régulièrement et un tiers des mariages ne se font plus à l’église.