Portugal : Une correspondance de l’abbé Daniel Maret sur la situation à Fatima
Fatima : maquette du sanctuaire œcuménique
Quoi de neuf à Fatima ? Le combat et le combat toujours. Les deux forces en présence actuellement sont, d’une part, le clergé moderniste et, de l’autre, Fatima et son message avec la dernière parution, traduite en français, des «Appels du message de Fátima", écrite par Sœur Lucie.
Le message que tente de faire passer le clergé moderniste est que Fatima appartient au passé, que sa vocation propre est dépassée depuis Vatican II et depuis l’attentat où le pape fut blessé. Le Recteur du Sanctuaire redouble d’imagination, pour découvrir une nouvelle vocation à travers une relecture savante ou plutôt alambiquée des messages de la Sainte Vierge et de l’Ange. Cette nouvelle vocation, vous l’avez devinée, c’est toujours la vieille idée franc-maçonne de l’œcuménisme.
Quoi de neuf sous le soleil de Satan, je vous le demande ? La communion au calice des enfants devient une reconnaissance de la légitimité du schisme des Orthodoxes, le nom de Fátima devient une ouverture à l’islam, etc. L’idée du tristement fameux congrès du mois d’octobre 2003 fait son chemin. La quête du visage futur de Dieu exige toujours plus de dialogue pour arriver enfin à la fusion de toutes les religions.
Dernièrement, au début de mai 2004, les hindous furent invités à venir prier leur divinité dans la «Capelina» des apparitions de Fátima. Ceci est certainement dû à la constatation du Dalaï- Lama, lors de son passage officiel à Fátima : «Ce lieu possède des ondes positives». Ainsi le ton est donné pour que tous les représentants des fausses religions viennent à Fátima et soient officiellement accueillis par le recteur. Conversion ? Non point, ce ne serait pas digne de l’œcuménisme, mais, par contre, faire de nouvelles expériences religieuses en étant immergés dans ces ondes positives, ah ! cela est chaudement recommandé, surtout qu’il s’agit d’aider le clergé moderniste, en mal d’imagination, à renouveler ses pensées pour enfin découvrir ce visage futuriste de Dieu. Fátima doit devenir, au moins pour le Portugal, «la forme pilote» où les expériences les plus folles seront essayées. Déjà, dans bien des villes, furent organisés par les jeunes catholiques, à l’instar des événements œcuméniques du mois d’octobre 2003, des assemblées de prière et des cultes oecuméniques.
Les nombreuses protestations ( plus de 300 lettres) à la suite du Congrès scandaleux, n’eurent pour effets que de provoquer une réaction plus astucieuse et plus audacieuse dans le sens de l’œcuménisme. Le communiqué émanant de la plume du recteur en réponse aux protestations du monde encore catholique se borna à faire état du conflit entre les partisans de l’œcuménisme et les réfractaires, tout en justifiant les premiers et en caricaturant la réaction des derniers pour les condamner plus aisément. La raison «sésame» qui justifie tout fut bien sûr utilisée : «Nous, nous sommes unis à Rome, eux sont contre le Pape».
Les porte-parole officiels de Fátima sont occupés à autre chose (maintenant que la construction du bâtiment à forme maçonnique est commencée...). En d’autres termes la ligne est occupée. La voix de Fátima est occultée et les demandes de la Sainte Vierge ne sont toujours pas exécutées. Quoi d’étonnant que la situation mondiale actuelle soit conforme à ce qu’avait prophétisé la Sainte Vierge Marie : guerres, persécution contre les chrétiens, tremblements de terre, catastrophes, une Russie toujours pas convertie, mais toujours plus dangereuse pour les chrétiens uniates et bientôt pour l’Occident chrétien.
Mais, venons-en à la nouveauté positive de Fátima. La parution du nouveau document de Sœur Lucie , le livre des "Appels». Parce que Sœur Lucie, par prudence, s’est cantonnée dans son rôle de rappeler le message de Fátima et non de convaincre les gens de mauvaise foi, plusieurs ont été déçus. Par ce livre, cependant nous comprenons mieux l’attitude de Sœur Lucie car le message bien rappelé suffit, à lui seul, à redonner la lumière pour solutionner la mauvaise crise qui sévit dans l’Eglise.
Ouvrons le livre avec un œil attentif et aussitôt il devient évident que le concile Vatican II, avec son oecuménisme, s’affiche contre Fátima : le catéchisme traditionnel sur la sainte Messe est rappelé avec force, l’importance du culte d’adoration de Dieu est souligné autant que l’iconoclasme est proscrit; l’Eglise catholique est ramenée au centre de l’histoire , elle est l’unique bercail de Jésus-Christ le devoir de conversion, de pénitence et de sanctification est remis en valeur ; l’arbitraire dans l’exercice de l’autorité est condamné ainsi que l’esprit de désobéissance ; l’erreur nous coupe du Corps mystique du Christ et l’enfer menace toujours les infidèles et les pécheurs ; l’amour ne va pas sans le sacrifice, sans le travail, bref, nous sommes remis sur le sentier étroit et escarpé de la vraie religion qui nous conduit au ciel; le péché existe et les modes indécentes sont indécentes car le péché originel est toujours présent dans ses conséquences et doit être combattu par le renoncement au péché et aux choses illicites et dangereuses comme les traditionnelles occasions de péché, la pureté est nécessaire pour le salut; le temple doit être réservé à la prière. la prière est urgente ainsi que les actes de réparation pour la conversion des pécheurs.
En résumé, on se croirait transporté au temps de Pie XII, ou on croirait lire Monseigneur Lefebvre, condamnant le salut automatique ou déjà réalisé pour tous quelle que soit la religion, et prônant le sacrifice de réparation, etc. C’est un livre de chevet, à lire consciencieusement. Tout est dit avec à propos et simplicité, à croire qu’il a été écrit pour notre temps, n’en déplaise à certaines autorités, aveuglées par leur engagement oecuménique qui les conduit à cette fameuse «apostasie silencieuse» dénoncée récemment par le Pape Jean-Paul II.
• Dans le prochain numéro de DICI nous reviendrons sur les menaces interreligieuses qui pèsent sur le sanctuaire de Fatima, grâce à la précieuse collaboration du journaliste John Vennari.