Publication de l’Instruction sur l’Eucharistie, ce 23 avril

Source: FSSPX Actualités

 

A l’occasion de sa publication, une conférence de presse est organisée, à laquelle participeront le cardinal Francis Arinze et Mgr Domenico Sorrentino, respectivement préfet et secrétaire de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Mgr Angelo Amato, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, le cardinal Julian Herranz, seront également présents.

Dans l’Encyclique Ecclesia de Eucharistia (16 avril 2003), Jean Paul II avait demandé la publication d’une instruction «avec des rappels d’ordre juridiques sur ce thème d’une grande importance», afin de «renforcer le sens profond des normes liturgiques».

Dans quel esprit ce document a-t-il été rédigé ? On peut craindre que ce ne soit avec l’idée de corriger les abus les plus criants qui se sont manifestés depuis la réforme conciliaire, mais sans idée de retour à la liturgie traditionnelle. En effet, lors d’une conférence de presse donnée au Vatican, le 2 avril 2004, le cardinal Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a souhaité donner un nouvel élan à la réforme liturgique du Concile Vatican II en présentant les actes d’un colloque organisé le 4 décembre 2003, pour les quarante ans du décret conciliaire sur la liturgie, Sacrosanctum concilium.

Au cours de son intervention, le cardinal nigérian a souligné «l’importance d’un examen de conscience sur la manière dont l’Eglise catholique a suivi les directives du document conciliaire». Tout en voulant «témoigner de la validité des directives du Concile», la Congrégation pour la discipline des sacrements a voulu, lors de ce colloque international qui avait réuni de nombreux cardinaux, «prendre acte des initiatives pour faire front aux abus qui se sont manifestés, en contraste avec les souhaits et les directives du concile et du magistère au long de ces quarante années».

«Ces réflexions, a-t-il ajouté, devraient aussi être une aide pour ceux qui, parfois, sont tentés de perdre confiance dans l’Eglise en raison d’abus vrais ou supposés tels, mais aussi pour ceux qui introduisent des idiosyncrasies1 – parfois considérées comme une inculturation – dans la liturgie sacrée ou qui refusent par principe les directives du Concile Vatican II.» Et, répondant à la question d’un journaliste sur les critiques négatives parfois émises contre la liturgie pontificale et sur le fait que le domaine de la liturgie ressemble parfois à un champ de bataille, le cardinal Arinze a affirmé en souriant que «la liturgie n’est pas un champ de bataille mais un culte rendu à Dieu !» Il a ajouté que l’«on ne peut empêcher les hommes d’avoir des opinions. L’Eglise est vivante. Elle n’est pas un frigidaire ecclésiastique ou un des musées du Vatican.»

Pour Mgr Domenico Sorrentino, le volume des actes de ce colloque est non seulement “commémoratif”, mais aussi “programmatique”, dans la mesure où «il met en lumière les nouveaux défis qui interpellent l’Eglise et touchent la liturgie de notre temps». Trop souvent, a-t-il regretté, «le Concile Vatican II apparaît dans l’imaginaire collectif avec un sens de la nouveauté trop marqué». Soulignant «le besoin croissant de contemplation» dans la société actuelle, imprégnée «par les méthodes de méditations orientales», il a insisté sur «l’action contemplative» de la liturgie et la nécessité de faire croître, dans la liturgie, «l’expérience du silence». Il a cependant précisé que ce serait «fausser la liturgie que de la priver de son rapport avec le vécu humain, au nom de son appartenance au sacré». «Le Dieu biblique est certes le Dieu trois fois saint, a-t-il conclu, mais il est aussi le Dieu de l’Incarnation, profondément inséré dans l’histoire de l’homme.»

Les actes de ce colloque sont disponibles auprès de la Librairie éditrice du Vatican. Outre la Lettre apostolique de Jean Paul II Spiritus et sponsa datée du 4 décembre, et son document sur la musique sacré daté du 22 novembre 2003, les actes contiennent les interventions des cardinaux Francis Arinze, Eugene George, Joachim Meisner, Christian Tumi et Ivan Dias.