A quand la messe tridentine pour tous les prêtres de l’Eglise catholique ?

Source: FSSPX Actualités

 

Après le cardinal Castrillón Hoyos et la messe du 24 mai, l’actualité nous livre une interview du cardinal Médina, ancien préfet de la Congrégation du culte divin qui aborde la question de la messe tridentine ; cette interview a été accordée à la revue américaine Latin mass (voir le texte complet de l’interview dans les Documents). Force est de constater que dans ces dernières années les prises de position de cardinaux sont plus nombreuses. A plusieurs reprises, le cardinal Ratzinger a fait des déclarations non voilées, dans ses livres en particulier, en faveur du rite tridentin. Dans une interview accordée à 30 Jours, le cardinal Arinze – l’actuel préfet de la Congrégation pour le culte divin – semble épouser les affirmations du cardinal Ratzinger.

Le point commun de ces différentes interventions est une considération encore trop relativiste du rite tridentin : il s’agit de faire un pas de rapprochement vers des personnes considérées comme nostalgiques d’un rite ancestral. L’idée reste subjectiviste, et cela n’est pas dans notre intention : nous n’avons pas de nous-même un tel sentiment d’importance que nous exigerions de l’Eglise un rite spécial et propre. Notre attachement au rite est fondé sur sa valeur objective : il représente toute la théologie et la spiritualité de l’Eglise. On ne peut le mettre sous le boisseau et le remplacer par une fabrication nouvelle sans porter atteinte à la prédication de la foi catholique et à l’ensemble de l’ordre sacramentel, véhicule principal de la grâce salvatrice.

En attendant cette reconnaissance du rite pour sa valeur intrinsèque, il est heureux de pouvoir constater que "la marche en avant" de la messe tridentine ne peut plus laisser indifférent. L’époque de la politique du silence semble définitivement révolue ; les plus hautes autorités de l’Eglise sont obligées de tenir compte du développement de la Tradition et de la force qu’elle représente. L’heure vient où ceux qui ont voulu parquer la vraie messe au musée des codifications tridentines sont obligés de faire marche arrière et de reconnaître leurs erreurs, tel un cardinal Médina qui, on s’en souvient, intervint très énergiquement contre la messe tridentine en 1998, et qui reconnaît aujourd’hui que "sur la base de mes recherches, je ne puis conclure que le rite de St Pie V ait jamais été abrogé". Nous le remercions sincèrement, d’autant qu’il faut de l’humilité pour reconnaître ses erreurs, et espérons qu’il sera un soutien pour le combat qui reste encore à livrer.

La liberté totale de l’usage de l’ancien missel pour tout prêtre de l’Eglise catholique est-elle en vue ? Nous pouvons l’espérer, tout en restant profondément… "thomiste", nous ne le croirons qu’après l’avoir vu ! Pour l’instant, Rome semble très préoccupée de la réaction des évêques. Et il est vrai que le chef de l’Église doit tenir compte de ceux qui sont les pasteurs des diocèses et ont de lourdes responsabilités vis-à-vis des fidèles. Mais leur avis est-il actuellement valable ? Que l’on songe au cardinal Sterzinsky qui, le mercredi des cendres, s’est rendu au temple protestant de Berlin pour recevoir les cendres d’un pasteur ; ou au cardinal Law, qui, en novembre dernier, s’est rendu à la mosquée de Wayland pour s’associer au repas du ramadan et déclarer qu’il se sentait tout à fait chez lui ; ou encore à l’évêque d’Orléans qui cautionne publiquement un livre blasphémateur rempli d’obscénités. Nous pourrions hélas ! allonger tristement cette liste. Si le pape souhaite la "réconciliation" avec la Fraternité sacerdotale St-Pie X, il lui faut assumer sa fonction de chef de l’Eglise et passer outre les récriminations d’évêques qui, s’ils étaient fidèles à leur mission de transmettre le dépôt de la foi, se réjouiraient d’une telle mesure de salut public pour l’Eglise et pour le monde.