Réactions des responsables juifs à la visite du pape à la synagogue
Le président du Conseil central des juifs d’Allemagne, Paul Spiegel, a qualifié d’événement "historique" la visite de Benoît XVI à la synagogue de Cologne le 19 août. Selon lui, "les paroles du pape resteront dans l’histoire et auront un effet de signal". Il a également confié aux journalistes réunis au Centre de presse des 20èmes Journées mondiales de Cologne que le peuple juif "profitait" de ce rassemblement extraordinaire, faisant part de son étonnement devant la joie et la vitalité des jeunes. Il a ajouté que si, au jour de son retour de déportation, en 1945, quelqu’un lui avait dit qu’il serait un jour avec le pape dans une synagogue, il ne l’aurait pas cru.
L’un des co-présidents de la communauté juive de Cologne, Abraham Lehrer, a avoué avoir retenu deux aspects essentiels de l’intervention du pape: son appel au dialogue et son invitation à la vigilance face à l’antisémitisme.
Interrogés sur les tensions apparues en juillet dernier entre le Saint-Siège et Israël, les deux représentants juifs ont eu des propos optimistes. Ainsi, Abraham Lehrer a noté que l’ambassadeur d’Israël en Allemagne ne serait jamais venu à la synagogue, ce 19 août, si des négociations n’étaient pas en cours. Quand à Paul Spiegel, il a estimé qu’il était raisonnable de "ne pas évoquer ces tensions avec le pape", afin de ne pas ternir la joie de cette visite. Selon lui, les relations bilatérales sont désormais "sur la bonne voie".
A la fin du mois de juillet dernier, un membre du ministère des affaires étrangères israélien avait critiqué le Saint-Siège pour son silence permanent sur les attentats visant des juifs, en Terre Sainte. Ces critiques avaient suscité une vive réaction de la part du Vatican, son porte-parole réfutant toutes ces accusations. Israël avait saisi l’occasion pour reporter la signature d’un accord juridico-financier entre les deux Etats.
Devant les journalistes, le 19 août, le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège avait expliqué qu’il ne fallait pas confondre les relations diplomatiques et les rapports entre religions, confiant que l’incident avait été "éclairci". Joaquin Navarro-Valls avait par ailleurs assuré que la décision de visiter la synagogue de Cologne était une volonté personnelle de Benoît XVI. Le porte-parole du Vatican avait ensuite rapproché cette image de celles de Jean-Paul II dans la synagogue de Rome en 1986, puis au Mur des lamentations de Jérusalem en 2000, ajoutant que ces gestes se renouvelleraient à l’avenir.
