Réédition de La doctrine catholique du chanoine Boulenger

Les éditions Clovis viennent de rééditer La doctrine catholique du chanoine Auguste Boulenger. Comme le dit l’auteur dans sa préface, « l’ensemble de l’ouvrage se divise en quatre parties : le Dogme, la Morale, les Moyens de sanctification et le Culte ou Liturgie ».
Dans sa Lettre d’approbation en tête du livre, le chanoine Louis Delattre, vicaire capitulaire d’Arras, écrit fort justement à son confrère : « L’originalité de votre travail, ce qui en fait surtout le mérite, à mes yeux, c’est la méthode exposée par vous dans la préface de l’ouvrage et constamment suivie dans chacune des leçons. Votre manière de disposer et de présenter les choses me semble bien faite, en effet, pour en faciliter l’intelligence et les graver mieux dans l’esprit. »
De fait, chaque leçon comprend : un tableau synoptique, un vocabulaire, un développement, une conclusion pratique, des lectures, un questionnaire et des devoirs écrits. Le chanoine Boulenger explique sa méthode et l’idée directrice de ce Manuel d’instruction religieuse destiné à des élèves lors de sa parution, au début du siècle dernier, mais devenu aujourd’hui indispensable à tous les catholiques, jeunes et moins jeunes, troublés par la confusion doctrinale qui règne partout dans l’Eglise.
Voici quelques extraits de la préface qui présente l’ordre pédagogique suivi par l’auteur :
1° Le Tableau synoptique. Devant servir d’aide-mémoire, le tableau synoptique poursuit un double but. Avant la leçon, il doit donner à l’élève une idée des questions qui vont être traitées dans le développement. Après la leçon, il doit fixer dans la mémoire ce qui vient d’être appris. Mais avant comme après la leçon, le rôle principal du tableau synoptique est de bien déterminer les divisions et les grandes lignes du sujet, de réduire la matière à un petit nombre de points essentiels, plus frappants et plus faciles à retenir. Aussi avons-nous pris le plus grand soin, d’une part, à y mettre autant de netteté que possible, et de l’autre, à éviter les surcharges.
2° Le Vocabulaire. La science religieuse abonde en termes abstraits et en mots savants. Il arrive souvent qu’on les emploie sans en comprendre la vraie signification : d’où des erreurs et des confusions regrettables. Pour remédier à cet état de choses, il n’y a guère que deux moyens : supprimer les mots difficiles ou bien les expliquer. Dans la première hypothèse, il ne suffit pas de supprimer, il faut remplacer : on court alors le risque de substituer à un mot difficile un mot inexact et d’enlever à la langue théologique sa remarquable précision. Le second parti nous a paru préférable. Avant d’entrer dans la matière de la leçon, nous avons donc considéré comme une opération préliminaire indispensable, de préciser le sens ou les différents sens des mots importants qui pourraient être mal compris. […]
3° Le Développement. Avant d’exposer la doctrine catholique, nous avons tenu, toutes les fois qu’il y avait lieu, à signaler ses adversaires et, en particulier, les plus récents – protestants, rationalistes, modernistes – car il ne faut pas oublier que si “la vérité est éternelle”, ses ennemis ne le sont pas et que, pour rester les mêmes quant au fond, les erreurs n’en ont pas moins varié de forme. Nous n’avons donc pas hésité à présenter les objections des ennemis de l’Eglise, au moins dans les principales questions, et nous avons tâché d’y faire les meilleures réponses.
Quant à la doctrine elle-même, nous nous sommes efforcé d’en donner un précis substantiel et exact. Concision, clarté, ordre et enchaînement rigoureux tant des idées que des questions : telles sont les qualités dont nous avons eu le constant souci. L’on voudra bien remarquer, par ailleurs, que nous n’avons rien négligé des procédés typographiques pour frapper l’attention et aider la mémoire des élèves. […] – Ce souci pédagogique se retrouve dans la présentation typographique de la réédition réalisée par Clovis.
4° La Conclusion pratique. Si elle se présente sous une forme relativement brève, ce n’est pas que nous ayons jugé cette partie de minime importance. Il n’y a pas, au contraire, de besogne plus pressante que de former le sens religieux de la jeunesse, mais il nous a semblé que ce travail serait mieux fait par le catéchiste et que sa parole suppléerait aisément à ce qui fait défaut dans un texte froid et nécessairement incomplet.
5° Les Lectures. Celles-ci sont généralement tirées de la Bible : elles forment pour ainsi dire la documentation de la leçon qui précède. La doctrine catholique s’appuyant presque toujours sur les textes de l’Ancien et du Nouveau Testament, il ne saurait y avoir de lecture plus profitable que ces sources mêmes de nos croyances. […] (p. 8-10, éd. Clovis)
Il faut savoir gré aux éditions Clovis pour la réédition de cet ouvrage de référence, clair et précis, qui répond – aujourd’hui plus que jamais – à l’inquiétude exposée par saint Pie X dans son encyclique sur l’enseignement de la doctrine chrétienne, Acerbo nimis (15 avril 1905) : « Chez les hommes dont l’intelligence est enveloppée des ténèbres d’une épaisse ignorance, il ne saurait subsister de volonté droite ni de mœurs pures. Celui qui marche les yeux ouverts peut sans doute s’écarter du chemin droit et vrai, mais celui qui est frappé de cécité va sûrement au-devant du danger. Ajoutez-y que la corruption des mœurs, là où la lumière de la Foi n’est pas absolument éteinte, laisse quelque espoir d’amendement, mais quand la dépravation des mœurs et la disparition de la Foi par suite de l’ignorance se trouvent réunies, il n’y a plus guère de remède et la route est ouverte pour la ruine finale. »
Auguste Boulenger, La doctrine catholique, Clovis 2020, 960 pages, 32 €.
Une bonne idée de cadeau pour les étrennes !
(Source : Clovis/DICI n°403, décembre 2020 - FSSPX.Actualités)