Renonciation de Benoît XVI : le cardinal Bertone se confie

Le cardinal Tarcisio Bertone (au premier plan) et le pape Benoît XVI.
Ce mois de mars 2018 voit la publication du livre du cardinal Tarcisio Bertone, ancien secrétaire d’Etat du Saint-Siège : intitulé « Mes papes » (ed. Elledici, 153 p.), l’ouvrage retrace les souvenirs personnels de l’ancien bras droit de Benoît XVI.
Pie XII ? Le jeune Tarcisio Bertone - il est né en 1934 - ne l’a connu qu’à travers la lecture de l’Osservatore Romano dont son père était un fidèle lecteur.
Le futur prélat fut d’abord étudiant à Rome : c’est là qu’il vécut au plus près l’ouverture du concile Vatican II, la mort de Jean XXIII et l’élection de Paul VI.
En 1964, c’est la première rencontre - décisive - de Tarcisio Bertone et de Karol Wojtyla : c’est lui qui le fera bien plus tard entrer à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. « Jean-Paul II savait que j'étais un fan de football », se rappelle le cardinal, « et il était naturel que nous en parlions, surtout quand il y avait eu un match entre la Pologne et l'Italie. Nous avons suivi en particulier les championnats du monde de 1990. Quand j’allais le voir à l'audience ou au déjeuner, il me demandait ce que la Juventus avait fait. »
Comme il se doit, « Mes papes » fait la part belle à Benoît XVI dont l’auteur fut le bras droit tant à la Doctrine de la Foi que comme secrétaire d’Etat. Le lecteur apprend que le pape émérite s’intéressait lui aussi aux résultats du fameux Calcio : « Il n'était pas rare que mes auditions avec lui, au moment de ma collaboration à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et plus tard en tant que secrétaire d’Etat, le lundi après-midi, commençassent par quelques commentaires sur les résultats du dimanche précédent. »
La renonciation de Benoît XVI ? « Jusqu'à présent, il a toujours été dit et écrit que la première mention de la décision prise par le pape Ratzinger avait eu lieu en août 2012, lors d'une réunion à Castel Gandolfo », rappelle le haut prélat qui balaye d’un revers de main cette version des faits.
En réalité, « le pape a évoqué sa possible renonciation au ministère de Pierre » - écrit-il à la page 127 de son livre - « dès l'audience que j’ai eue en privé avec lui, le 30 avril 2012. Ce n’est que plus tard que le Saint-Père est revenu sur ce sujet, dans une réunion à huis clos au mois d’août suivant, pendant son séjour estival à Castel Gandolfo. »
Selon l’ancien secrétaire d’Etat, c’est le voyage apostolique à Cuba et au Mexique, au mois de mars 2012, qui fut l’élément déclencheur de la décision de Joseph Ratzinger, réalisant à ce moment « combien il était difficile de supporter les longs et fatigants voyages internationaux, craignant à l'avance celui qui était déjà planifié pour l'année suivante au Brésil, à l'occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse. »
Le dernier chapitre est consacré au pape François et aux sept mois que le cardinal Bertone a vécus à ses côtés.
Le prélat romain mentionne aussi - pour se disculper aux yeux du lecteur - l'histoire controversée de l'appartement rénové au Vatican pour l'accueillir après son départ de la secrétairerie d'Etat, et révèle que le choix d'unir les deux appartements préexistants de manière à avoir un bureau, une chapelle et un hébergement pour des religieuses, avait été fait en total accord avec le Pontife argentin.
(Source : Vatican Insider - FSSPX.Actualités - 16/03/2018)