Retour au latin… Et si on y était resté ?

Source: FSSPX Actualités

Métier ? Pyromane et pompier

Le Vatican va mettre sur pied cette année une commission chargée de revitaliser l’usage du latin dans l’Eglise et les sciences ecclésiastiques, a annoncé le cardinal Grochlewski, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique.

L’initiative a été lancée en raison de "la crise" que traverse l’usage du latin au sein de l’Eglise catholique, depuis le Concile de Vatican II. La parution récente de deux ouvrages a souligné cette crise. L’un d’eux, Le latin et les chrétiens édité par le Vatican, regroupe les actes d’un colloque sur ce thème tenu en l’année du Jubilé 2000. L’autre rassemble 28 documents papaux sur le latin, dont neuf de Jean-Paul II.

Dans un message publié à l’occasion de la première journée de la "latinitas" célébrée le 31 mai 2001 à Rome, le pape s’était penché sur la question.

La langue des César n’est pas, avait dit en substance le pape, une "relique poussiéreuse" d’un passé révolu, elle peut encore aujourd’hui cimenter les peuples à l’époque des concepts de l’hyper-technologie et de l’internet.

Ces prises de position sont en soi heureuses ; il est dommage qu’une fois de plus, elles ne soient pas suivies d’une action conséquente et concrète. A cet effet, nous pourrions suggérer qu’après la création de cette commission pour l’usage du latin, le Vatican crée une commission dont l’objet serait l’apprentissage, pour les prêtres qui en auraient le désir, de la messe (tridentine) en latin. A l’heure où l’on parle tant de l’unité de l’Eglise, cette initiative pourrait aider à voir venir le jour où les prêtres donneraient l’exemple de l’unité dans le lieu et l’action sacrés.

Il reste maintenant au Vatican à prouver par les faits que la nouvelle commission pour le latin ne se réduira pas à l’une de ces nombreuses commissions riches en production littéraire, mais d’une efficacité pour le moins faible quant à la conjuration d’une crise allumée par ceux qui ont maintenant le noble dessein de jouer aux pompiers.