Rome. Accélération souhaitée pour la cause de béatification de Robert Schuman
Conscient de l’importance du moment pour l’avenir de l’Europe, le pape a demandé l’accélération du procès de béatification de Robert Schuman. Pour l’instant, ce procès en est à sa phase diocésaine. "Il faut que cette phase soit terminée avant la fin de l’année 2003", a affirmé Jacques Paragon, demandeur1 de la cause soulignant que "le pape y tient beaucoup".
Politicien lorrain ayant souffert des deux guerres et de l’inimitié entre les deux peuples, Robert Schuman a milité en faveur d’une Europe unie dont les principes ne sont pas d’une clarté lumineuse. "L’Europe, disait-il, ne pourra et ne devra pas rester une entreprise économique. Il lui faut une âme. L’Europe ne vivra et ne se sauvera que dans la mesure où elle aura conscience d’elle-même et de ses responsabilités, et qu’elle retournera aux principes chrétiens de solidarité et de fraternité".
L’enquête diocésaine a subi quelques ralentissements en raison de nombreux changements de postulateurs. L’actuel, le père Joseph Jost, est le cinquième depuis le lancement officiel de la cause, en 1990. A croire que cette cause quelque peu douteuse en décourage plus d’un…
Le pape veut donc utiliser ce procès de béatification dans le cadre de son action en faveur d’une référence explicite aux racines chrétienne de l’Europe dans la future constitution européenne.
Une fois de plus, nous sommes en face d’une instrumentalisation des béatifications et canonisations (cf. à ce sujet Nouvelles de chrétienté 77).