Rome. Activités du pape

Source: FSSPX Actualités

 

Audiences

Le pape Jean-Paul II a reçu le 13 mai les évêques indiens de rites syro-malabar et syro-malankar, au terme de leur visite ad limina. Le pape a reçu séparément les évêques indiens des deux rites. Devant les évêques syro-malabars - saluant particulièrement le cardinal Varkey Viathyathil - il a insisté sur leur mission de "gardiens de la liturgie", les mettant en garde contre "des expérimentations hasardeuses effectuées par des prêtres isolés qui violent l’intégrité même de la liturgie et provoquent des dommages chez les fidèles".
A ce sujet, l’un des meilleurs moyens dont dispose le pape pour protéger la liturgie, est de donner l’exemple. Or, l’inculturation des messes papales, en particulier lors de ses déplacements, va parfois bien au-delà des abus qu’il réprouve. L’on se souvient en particulier de la cérémonie de béatification de Juan Bautista et Jacinto de los Angeles du 1er août dernier en la Basilique de Notre Dame de Guadalupe, à Mexico, au cours de laquelle les cérémonies païennes introduites ont fini par indisposer les participants et le pape lui-même. A Rome même, en certaines occasions, les murs de la Basilique Saint Pierre ont assister à des cérémonies qui n’ont plus grand chose à voir avec une authentique liturgie catholique.

Le pape a reçu le 22 mai une délégation de quinze personnes du Congrès juif mondial et du Comité juif international pour les consultations interreligieuses. "Juifs et chrétiens, a-t-il déclaré, nous croyons que nos vies sont un chemin vers le plein accomplissement des promesses de Dieu". "La défense de la dignité de tout être humain, a-t-il ajouté, est une cause qui doit engager tous les croyants. Cette sorte de coopération entre juifs et chrétiens requiert le courage et la perspective aussi bien que cette vérité selon laquelle Dieu produit le bien à partir de nos efforts".

Hospitalité eucharistique

"D’où, ici ou là, des initiatives œcuméniques qui, bien que suscitées par une intention généreuse, se laissent aller à des pratiques eucharistiques contraires à la discipline dans laquelle l’Église exprime sa foi. Comment ne pas manifester une profonde souffrance face à tout cela? L’Eucharistie est un don trop grand pour pouvoir supporter des ambiguïtés et des réductions."

Ecclesia de eucharistia, introduction

"Le respect de la totalité des liens invisibles est un devoir moral strict pour le chrétien qui veut participer pleinement à l’Eucharistie en communiant au corps et au sang du Christ." Ecclesia de eucharistia,§ 36

"L’Eucharistie étant la plus haute manifestation sacramentelle de la communion dans l’Église, elle exige d’être célébrée aussi dans un contexte de respect des liens extérieurs de communion. De manière spéciale, parce qu’elle est « comme la consommation de la vie spirituelle et la fin de tous les sacrements », elle exige que soient réels les liens de la communion dans les sacrements, particulièrement le Baptême et l’Ordre sacerdotal. Il n’est pas possible de donner la communion à une personne qui n’est pas baptisée ou qui refuse la vérité intégrale de la foi sur le Mystère eucharistique." Ecclesia de eucharistia,§ 37

"J’ai grandi dans un monde catholique dans lequel la piété eucharistique était chose évidente. Dans ce monde-là, la connaissance intellectuelle de la foi était limitée, mais on savait tout ce qui avait trait à la messe; on savait qu’elle était une réactualisation du sacrifice de la croix, qu’elle était un lieu privilégié de grâces, que Dieu y est présent de façon réelle comme moi-même dans mon propre être. (…)

J’ai pu me libérer de cette surévaluation de l’eucharistie dans un couvent bénédictin, dans lequel nous avions certes la messe quotidienne, mais on n’y entretenait pas de culte eucharistique, ni d’adoration du Pain. Après une moitié de vie passée dans la religion catholique, je me suis converti – nécessités extérieures obligent. J’ai pu voir alors comment les protestants relèguent l’eucharistie au second plan. Dans l’Eglise rhénane, elle était un rajout à la liturgie de la parole, rajout auquel peu de fidèles restaient. (…)

Il y a peu de temps, j’ai pu assister à une réunion d’un groupe de scientifiques invités par un évêque italien. Au petit matin, l’évêque dit la messe. Un professeur du groupe, de confession protestante, demande l’hospitalité eucharistique. L’évêque répond: "A celui qui demande beaucoup, il sera donné beaucoup." Et le professeur communia. Il s’appelle Christophe Morin, mathématicien polonais. L’évêque s’appelle Jean-Paul II, évêque de Rome et pape."

Fulbert Steffensky, ex-bénédictin du monastère de Maria-Laach; citation d’un article paru le 5 mai 2003 dans Süddeutsche Zeitung, sur l’hospitalité eucharistique, à l’occasion du Kirchentag (manifestation œcuménique à caractère national).

Un autre article paru dans le journal catholique allemand die deutsche Tagespost du 15 mai 2003 aborde le même thème. Il faut savoir qu’en Allemagne, l’approche du Kirchentag qui prend cette année une allure très œcuménique (c’est la première fois que cette manifestation est organisée communément par et pour les deux religions), a relancé le thème de l’intercommunion. Dans ce contexte, l’encyclique est arrivée à point. Cependant, si la praxis contredit l’enseignement, il est évident que la porte ouverte par celle-ci n’est pas près de pouvoir être refermée.

L’article en question traite d’un symposium organisé par les cisterciens à l’occasion du 850ème anniversaire de la mort de saint Bernard de Clairvaux. Le père Abbé de l’abbaye Mehrerau en Autriche tint la première conférence et évoqua entre autres la piété eucharistique du saint: "Bernard n’aurait pu consentir à l’intercommunion", affirme-t-il. L’article continue: "Dans le contexte du Kirchentag, le père Abbé ajouta qu’ayant fait un séjour à Rome, il eut l’occasion de voir le pape donner la communion à une personne qui ne remplissait pas les conditions pour recevoir le corps du Christ. On ne peut nier qu’une telle démarche ne soit un précédent qui donnera l’exemple à d’autres. La discussion qui s’ensuivit montra que l’allusion à l’encyclique Ecclesia de eucharistia toucha le cœur des préoccupations de beaucoup de participants. Mgr Hofmann souligna: "Les réactions à cette encyclique ont montrées combien ce texte était nécessaire. L’enseignement a gagné en clarté, même si le pape a par ailleurs permis au fondateur protestant du mouvement de Taizé, Roger Schutz, de communier.""