Rome a approuvé les statuts du Chemin néo-catéchuménal
Le 28 juin, le Conseil pontifical pour les laïcs (CPL) a approuvé ad experimentum les statuts d’un mouvement dont on peut dire qu’il vit en marge de la foi catholique 1 ." Il sagit certainement dun événement dune portée ecclésiale notable, explique le communiqué du CPL, dans la mesure où le Chemin néo-catéchuménal, né en Espagne en 1964, est actuellement répandu dans plus de cent pays du monde ".
Voilà ce que le journal Sì Sì No No écrivait il y quelques années à ce sujet : " Que lon nous permette, à ce point, cependant, danticiper une conclusion : si les néo-catéchuménaux devaient accepter de renoncer à ces notes caractéristiques par lesquelles ils se distinguent et pour lesquelles ils ont à faire face à de nombreuses oppositions et sont jugés comme un mouvement hétérogène et hétérodoxe , alors la raison même de leur institution et de leur persistance disparaîtraient : il y avait déjà lAction Catholique pour satisfaire aux finalités et aux exigences légitimes dun laïcat catholique homogène et orthodoxe. Si, par contre, lAutorité ecclésiastique devait reconnaître les néo-catéchuménaux et les approuver tels quils furent et tels quils sont (avec, éventuellement, quelques ajustements de façade), la responsabilité davoir laissé et de laisser encore se développer dans de grandes zones du Corps ecclésial une grosseur pestilentielle retomberait sur elle [ lAutorité ecclésiastique ] et sur ceux qui y coopèrent.2 "
Cest pourquoi lon peut affirmer quil sagit surtout dun " événement dune portée ecclésiale notable " dans la mesure où cette reconnaissance est un précédent que pourront invoquer dautres mouvements progressistes pour obtenir un statut officiel de la part de Rome.
Sans reprendre les critiques portant sur la doctrine auxquelles nous renvoyons le lecteur, nous retiendrons un point particulier. Ce mouvement est un mouvement de laïcs ; cependant, il possède des séminaires, très exactement 46 séminaires Redemptoris Mater répandus dans le monde. Un mouvement de laïcs sous la tutelle du Conseil pontifical pour les laïcs et qui possède des séminaires : voilà qui est contraire à la pratique et à la tradition de lEglise. Le pape Jean Paul II estime quant à lui quil sagit " dun nouveau point de départ " qui " constitue un signe visible dune identité ecclésiale mûre " (Lettre du 5 avril 2002 au président du CPL).
Lon peut se demander si, en présence de la chute vertigineuse des vocations, Rome ne chercherait pas récupérer ces nouveaux effectifs, quand bien même leur formation nest rien moins que déficiente. Certains évêques se sont malgré tout laisser appâter et suivent la tendance. Ainsi, Mgr Léonard, évêque de Namur détiquette conservateur mais ennemi de la Tradition vient dautoriser la fondation dun séminaire Redemptoris Mater dans son diocèse. Un quart des prêtres formés dans ce séminaire resteront au service du diocèse.