Rome : Conférence de presse de Mgr Tissier de Mallerais et de l’abbé Schmidberger

Source: FSSPX Actualités

 

Le 19 novembre, Mgr Bernard Tissier de Mallerais a présenté l’édition italienne de son ouvrage Marcel Lefebvre, une vie, au cours d’une conférence de presse à l’hôtel Colombus, à Rome. Etaient également présents l’abbé Franz Schmidberger, Premier Assistant du Supérieur général de la Fraternité, l’abbé Alain-Marc Nély, supérieur du District d’Italie, et l’abbé Luigi Moncalero.

 Une vingtaine de journalistes vaticanistes ont assisté à la conférence de presse à 10h30, malgré la concurrence horaire de l’audience que le pape Benoît XVI accordait à Silvio Berlusconi à 11 h, et l’annonce à 13 h de la nomination de Mgr Sorrentino à l’évêché d’Assise et de la création d’une commission de contrôle des franciscains d’Assise.

 Parmi les organes de presse présents, on pouvait noter : Mediaset, le Corriere della Sera, la Repubblica, Sky tv, Il Messaggero, Famiglia cristiana, Panorama, le Catholic Herald, 30 Giorni, Agi, Reuters, Liberazione, l’organe officiel du Parti communiste italien, et l’Unita, le journal du parti des Démocrates de gauche, socialistes...

 Après une introduction de Mgr Tissier de Mallerais sur la figure historique du fondateur d’Ecône, des questions ont été posées à l’abbé Schmidberger sur l’état des relations avec Rome. Le Premier Assistant de la Fraternité a confirmé que les contacts avec le Saint-Siège se poursuivaient depuis l’audience du 29 août. Ce sont "des différences doctrinales de fond et non pas des problèmes de forme" qui vont devoir être abordées dans les discussions avec le Vatican, et "l’on peut espérer porter la discussion sur le terrain doctrinal", a ajouté l’abbé Schmidberger en précisant qu’il ne s’agissait pas "d’être pressé" et que "la Fraternité cherchait une solution non pour elle-même, mais pour l’Eglise".

 Nous reprenons ici les réponses données par l’abbé Schmidberger et rapportées par l’agence ANSA.

 

L’audience avec le pape

“Benoît XVI est un homme aimable, avec un rayonnement spirituel. Les contacts sont bons, mais le pape est certainement un homme du concile, attaché aux différents points que nous contestons. Les difficultés ne sont pas d’ordre humain mais bien d’ordre doctrinal”.

 Le concile

“Gaudium et Spes est en contradiction avec le Syllabus, nous choisissons le Syllabus”.

 L’oecuménisme

“Les autres religions - que je distingue de leurs membres - sont de fausses doctrines. Il y a un grand danger que leurs membres soient empêchés de connaître le Christ. Et pourtant toutes les personnes ont droit à la vérité. Quand le pape rencontre les autres religions, il devrait leur rappeler les trois conditions exposées par saint Pierre pour le salut des âmes: se repentir de ses propres péchés, croire en Jésus-Christ et être baptisé."

 La Messe

“Il y a des faits positifs et encourageants comme la déclaration de la Commission Cardinalice de 1986 (où se trouvaient entre autres les cardinaux Ratzinger, Sodano et Casaroli) selon laquelle la messe tridentine n’est pas abolie. Ce qui a été confirmé depuis par une affirmation similaire du cardinal Castrillon Hoyos, le 24 mai 2003, lors de la messe célébrée à Sainte Marie Majeure. L’Eglise est plongée dans une grave crise et une immense confusion, et se tourne petit à petit vers la tradition”.

 Le nouveau rite

“Nous n’exigeons pas l’abolition de la messe conciliaire dans un premier temps. Avec la libéralisation de la messe tridentine, la messe conciliaire disparaîtra d’elle-même. La messe de Paul VI a été élaborée avec six pasteurs protestants, et n’est donc pas catholique. Le Pape peut faire adopter des réformes du rite liturgique mais non pas s’ériger contre la tradition catholique”.

 La récente lettre confidentielle de la Congrégation pour le culte divin qui demande l’abolition du rite de Saint Pie V

“Nous savons qu’il y a eu une note confidentielle qui nie le droit de la messe tridentine, mais nous savons aussi que le cardinal Castrillon a fait la demande au Synode de libéraliser le rite de Saint Pie V. Nous pensons que ce document n’a pas été élaboré par le cardinal Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin, mais par son secrétaire (Mgr Sorrentino, ndlr) qui n’est pas le reflet de son supérieur. De même, je peux affirmer qu’un cardinal de la curie m’a dit qu’un jour viendra la révision des difficultés doctrinales, et que nous devrons aider l’Eglise à faire cette révision”.

 Le fondateur de la Fraternité

"Mgr Lefebvre peut certainement être considéré comme un modèle de sainteté et de vie chrétienne. J’espère que l’on pourra un jour ouvrir son procès de béatification" .

A 15 h, 130 fidèles se pressaient dans le salon de l’hôtel Colombus, et Mgr Tissier de Mallerais signait un nombre impressionnant de livres.