Rome : des écrans publicitaires sur la basilique Sainte-Marie-Majeure

Source: FSSPX Actualités

Le 31 juillet 2024 le pape François a nommé Roberto Romano « délégué pour l’administration du Chapitre de la basilique Sainte-Marie Majeure, à partir du 1er septembre 2024, pour un mandat de 5 ans renouvelable ».

Cette nomination intervient après la révision en mars dernier des statuts du collège des chanoines de Sainte-Marie-Majeure, l’une des quatre basiliques majeures de Rome, avec la reprise en main par le souverain pontife de la gestion économique de la basilique. Ce poste avait été confié temporairement à l’archiprêtre coadjuteur Mgr Rolandas Makrickas.

Le laïc italien Roberto Romano était jusqu’à présent chef de bureau à la direction des Musées et des Biens culturels du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican. Il siègera au Conseil d’administration de la basilique, aux côtés de l’archiprêtre qui préside, du délégué à la pastorale, des deux représentants du Gouvernorat et de l’Administration du patrimoine du Siège Apostolique (APSA), la banque centrale du Vatican.

Ce Conseil d’administration a la charge de fixer les émoluments à verser aux prêtres, religieux et laïcs qui travaillent pour la basilique et le chapitre. Par précaution, il est prévu que les chanoines présentent au délégué une « documentation complète sur leur emploi, leurs revenus, leur situation en matière de sécurité sociale et de pension, afin que ce dernier puisse déterminer le montant de l’émolument mensuel dû à chacun d’eux ».

Pour mémoire : en 2015, l’ancien économe de la basilique romaine, Mgr Bronislav Morawiec, avait été condamné en appel par le Tribunal suprême de la Signature apostolique, la plus haute juridiction du Saint-Siège, à deux ans de prison avec sursis pour « fraude qualifiée ». En 2009, le prêtre polonais avait acheté un appartement de 210.000 euros pour le compte de la basilique papale, par le biais d’une société fictive suisse.

Mais pour l’heure ce qui choque le pèlerin est d’une autre nature. Depuis plusieurs semaines, des travaux de restauration importants et coûteux ont été entrepris en raison des dommages causés par la pollution et le temps sur le marbre travertin de Sainte-Marie-Majeure. C’est pourquoi deux écrans publicitaires géants ont été autorisés sur les échafaudages dressés contre les façades, rapporte le quotidien Il Messaggero.

L’archiprêtre lituanien, Mgr Rolandas Makrickas, a ainsi expliqué : « Les revenus des deux panneaux publicitaires sont nécessaires pour couvrir les dépenses qui sont énormes. Tout a été étudié et réfléchi depuis longtemps. »

Il est prévu que les écrans soient enlevés fin novembre, dès que la basilique aura retrouvé sa splendeur et son état d’origine : « Nous sommes conscients que la publicité peut être dérangeante, mais cela ne durera que quelques mois. Le Vatican a conclu des accords prévoyant des contrôles stricts du contenu. Avec la publicité pour des glaces (gelati), il y aura celles pour des bijoux et des lunettes », a-t-il précisé.

Cet affichage géant n’a pas été sans provoquer les critiques de catholiques déconcertés et de Romains perplexes : « Comment est-il possible que même la basilique de Sainte-Marie-Majeure ait succombé aux publicités commerciales, comme s’il s’agissait d’un bâtiment comme les autres ? »