Rome : les santons de la première crèche déconfinés pour Noël

On sait qu’à la fin du XIIIe siècle, au niveau de l’autel de l’hypogée de la basilique Sainte-Marie-Majeure, les pèlerins pouvaient se recueillir devant six statues de marbre sculptées par Arnolfo di Cambio.

Depuis le 22 décembre 2020, les fidèles peuvent découvrir cinq des santons de la première crèche, exposés, pour le temps de Noël, dans la chapelle Sixtine de cette basilique mariale, située à droite de l’autel principal.

Ces premiers santons connus ont été commandées en 1292 par le pape Nicolas IV, pape franciscain, qui s’est inspiré de saint François d’Assise, inventeur de la première crèche vivante à Greccio (Italie), en 1223.

Sante Guido, historien de l’art et professeur à l’Université pontificale grégorienne, confirme l’authenticité des cinq statues exposées.

Cela signifie, explique l’historien que cette crèche était là lorsque le cardinal Cajetan rapporte avoir eu une apparition de l’Enfant Jésus dans la chapelle de la Nativité, en la nuit de Noël 1517, et lorsque saint Ignace de Loyola a choisi d’offrir sa première messe, dans cette même chapelle, en 1538.

On ne sait pas combien de figures au total composaient l’ensemble commandé par Nicolas IV : aujourd’hui il ne reste que les santons représentant saint Joseph, les trois Rois mages, et une composition représentant le bœuf et l’âne.

Les santons de la Vierge Marie et de l’Enfant Jésus ont quant à eux, perdu leur caractère d’origine, après avoir été restaurés au XVIe siècle.

« Ici, nous avons vraiment la représentation de la crèche selon l’esprit de saint François », explique Sante Guido, qui précise que cette crèche est la première crèche de l’Histoire : « ce n’est pas seulement une représentation de la crèche, mais c’est la crèche », ajoute l’universitaire.

Le lien organique de la basilique Sainte-Marie-Majeure avec la Nativité du Verbe incarné, remonte bien avant la commande de la première crèche. La basilique libérienne est en effet fière de posséder une relique insigne du berceau du Christ, envoyée de Bethléem par saint Sophrone, alors patriarche de Jérusalem, au pape Théodore Ier, au VIIe siècle.

Pour cette raison, la basilique libérienne était parfois appelée la « Bethléem d’Occident ».