Rwanda : les lieux de culte ferment par milliers

Pour le président de la République Paul Kagame, son pays n’a pas besoin d’autant de lieux de culte : « je ne pense pas que nous ayons autant de forages. Avons-nous même autant d’usines ? Cela est un gâchis », affirmait le chef de l’Etat rwandais au mois d’avril. 

Les réticences rwandaises par rapport au culte chrétien - dont se revendiquent tout de même 90% de la population du pays - ont des causes diverses. Surtout, la multiplication des sectes protestantes sans contrôle et imperméables à toute idée de hiérarchie est à l’origine de ce pullulement où les préoccupations mercantiles ne sont pas absentes. 

Afin de pallier ce phénomène Judith Uwizeye, ministre dans le bureau du président Paul Kagame, a présenté au Parlement un projet de loi exigeant des ministres du culte d’avoir un baccalauréat ainsi qu’un certificat d’études religieuses. Elle empêcherait également les membres du clergé reconnus coupables de génocide, de discrimination ou d’autres pratiques sectaires de prêcher en public. Ces mesures touchent plus particulièrement “l'Eglise luthérienne au Rwanda” ou celle de Patmos, une congrégation pentecôtiste. 

En définitive, l’Eglise catholique - hiérarchique, structurée et unifiée - est la première à payer les pots cassés d’une situation religieuse chaotique, qui est largement le fait du protestantisme. 

Le Christ n’a fondé qu’une seule Eglise. Comme l'explique saint Paul aux Ephésiens : il y a un seul corps, un seul esprit, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous (cf. Eph. 4). A Pierre seul et à ses successeurs le Fils de Dieu a dit : “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise” (Mt 16, 18).