Sacré Collège : les nouveaux électeurs du prochain pape

Source: FSSPX Actualités

C’est de façon inattendue, à l’issue du Regina Cœli du 20 mai 2018 récité place Saint-Pierre, que François a annoncé la création de 14 cardinaux qui recevront la barrette des mains du souverain pontife lors du consistoire prévu le 29 juin prochain.

Parmi les nouveaux porporati, plusieurs ne constituent pas une réelle surprise : Mgr Luis Ladaria Ferrer et Mgr Angelo De Donatis ont une fonction qui va de pair avec la pourpre cardinalice. L'un est préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l'autre vicaire général du diocèse de Rome.

Il en va de même pour Mgr Angelo Becciu, substitut de la secrétairerie d’Etat que dirige le cardinal Parolin. Cette promotion attendue signifie cependant que Mgr Becciu est promis à d’autres fonctions. En effet, un cardinal ne saurait être sous les ordres d’un autre cardinal au sein d’un même dicastère.

Le Saint-Père a aussi fait le choix de distinguer des pasteurs dont les diocèses subissent actuellement une sanglante persécution. Tels l’Irakien Louis Raphaël Sako, patriarche de l'Eglise catholique chaldéenne, ou le Pakistanais Joseph Coutts.

Comme à son habitude, François a choisi quelques cardinaux inattendus. Ainsi l’archevêque péruvien, par ailleurs jésuite, Mgr Pedro Barreto, fort impliqué dans le domaine de l’écologie dans son pays. Ou encore Mgr Konrad Krajewski, l’aumônier pontifical qui se dévoue auprès des clochards de la Ville éternelle.

Autre nom remarqué : celui de Mgr António dos Santos Marto, l’évêque de Fatima qui avait accueilli le pape en 2017 à l’occasion du centenaire des apparitions de la Vierge, ce qui manifeste l’importance que François accorde aux événements de Fatima. C'est la première fois que l'ordinaire de Leira-Fatima est créé cardinal, alors que ce siège épiscopal n'a jamais été considéré comme un siège cardinalice.

Ce n'est pas le seul exemple où le pape ignore la notion de siège cardinalice, relève Nicolas Sénèze dans La Croix. C'est ainsi que François choisit d'élever à la pourpre l’archevêque de Toamasina à Madagascar plutôt que celui de la capitale Tananarive, l’archevêque d’Osaka au Japon plutôt que celui de Tokyo, et même en Italie l'archevêque de L’Aquila – « qui n’avait pas eu de cardinal depuis le XVIe siècle ! » – plutôt que celui de Venise ou de Turin.

Avec ces 14 nominations, la part des cardinaux électeurs nommés par le pape argentin atteint 47,2% de l'ensemble. Ceux nommés par Benoît XVI représentent 37,6% du Sacré Collège, et ceux promus par Jean-Paul II, 15,2%.