Sang du Christ, consolation dans les larmes, sauvez-nous !
Le Précieux Sang appartient aux hommes d'une manière toute spéciale. C'est donc les hommes surtout que Dieu invite à venir se plonger dans ce bain céleste et à y puiser non seulement la purification de leurs âmes, mais aussi la force d'une vie nouvelle et surnaturelle.
Il n'est pas un point de la science théologique qui ne rappelle le Précieux Sang. Toutes les cérémonies de l'Eglise le redisent, tous les sermons sont des exhortations à en faire usage. Les sacrements ne sont que la communication de sa vertu toute puissante. Tous les actes surnaturels sont dus à son action. Il n'y a rien de saint sur la terre qui puisse en être séparé ; tout ce qui nous sanctifie en dépend : c'est nécessairement ou un rejeton, ou une feuille, ou une fleur, ou un fruit du Précieux Sang.
C'est à ses fontaines que Dieu appelle les pécheurs, afin qu'ils puissent y ressentir l'allégement de leurs fardeaux ; ce n'est que là qu'ils reçoivent la rémission de leurs péchés, ce n'est que là qu'ils retrouvent le titre de fils qu'ils avaient perdu ; c'est à ces ondes vivifiantes aussi que les saints sont appelés ; c'est dans le Précieux Sang que les hommes reçoivent l'énergie du martyre, le bonheur de la vocation, les grâces du célibat, des austérités, de la charité héroïque, et les magnifiques faveurs qui les conduisent à la plus haute sainteté.
C'est à cette source que la prière puise sa nourriture secrète ; c'est là que l'œil se purifie pour être admis à la contemplation sublime ; c'est là que s'allument ces flammes intérieures d'une charité qui ne se plaît que dans les sacrifices ; c'est là que l'homme trouve des forces pour triompher en sûreté et avec bonheur des difficultés, en apparence insurmontables, de la persévérance (…)
Lorsque l'homme est « renouvelé » en Jésus-Christ, de quelque manière que se manifeste ce renouvellement, soit par l'amour des souffrances et par les délices qu'il trouve dans les mépris, ou par la grâce de la prière et le dégoût du monde, soit par une humilité extraordinaire et le désir de la vie cachée, ou par le zèle pour le salut des âmes, l'énergie dans les saintes entreprises et la fermeté de la persévérance, c'est de ce sang que procède toute sa vie nouvelle.
Les saints, les pécheurs, les chrétiens ordinaires, tous, chacun à sa manière, ont continuellement besoin de recourir au Précieux Sang ; et de même que la manne dans la bouche des Israélites avait la saveur qu'il plaisait à chacun, ainsi en est-il de la douceur, de la variété et de la convenance des grâces du Précieux Sang.
(Source : F-W. Faber, Le Précieux Sang ou le prix de notre salut - FSSPX.Actualités - 06/07/2020)