Série d’été : Les pieux établissements de la France en Italie (4)

Source: FSSPX Actualités

Saint-Yves des Bretons, façade

La vocation première de cette institution, conformément aux dispositions testamentaires de ses nombreux légataires, est d’entretenir les communautés religieuses qui desservent ses cinq églises (communauté de Saint Louis, couvent et rectorat de la Trinité des Monts, chapellenie nationale de France à Lorette). Quatrième partie : Saint-Yves des Bretons.

L’église Saint-Yves des Bretons

Sur l’emplacement de l’actuelle église de Saint-Yves des Bretons existaient déjà, au début du VIIème siècle, une église et un monastère placés sous le vocable de Saint-André de Marmoris.

Vers le milieu du XVème siècle, Alain de Coëtivy, breton devenu cardinal archevêque d’Avignon, obtient du Pape Nicolas V la concession de cette église en faveur de la communauté bretonne de Rome. Cette concession est confirmée par son successeur, Callixte III, par une bulle de 1455.

Restaurée au milieu du XVIème siècle, l’église est réunie en 1582 par le Pape Grégoire XIII à celle de Saint-Louis des Français.

En 1790, face à la constitution civile du clergé et à la sécularisation des biens ecclésiastiques, le pape Pie VI charge le cardinal de Bernis, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, de regrouper les établissements religieux français à Rome et de les placer sous sa tutelle. Naît alors une fondation française : les Pieux Etablissements de la France à Rome et à Lorette.

Mais l’église Saint-Yves des Bretons est progressivement abandonnée dans le courant du XIXe siècle, et l’église initiale est démolie en 1875. Une nouvelle église est immédiatement reconstruite par les architectes Filippo Chiari puis Luca Carimini. Elle est de taille plus réduite et est incorporée dans un nouvel immeuble d’habitation des Pieux Etablissements.

Une restauration complète de l’intérieur de l’église a eu lieu en 2012-2013 avec le concours du Conseil Régional de Bretagne et de la Fondation du Patrimoine.

Saint Yves Heloury de Kermartin

« Près de Tréguier en Bretagne, l’an 1303, saint Yves, prêtre et confesseur, qui, dans sa charge d’official, rendit la justice sans faire acception de personnes, favorisa la concorde, défendit pour l’amour du Christ les causes des orphelins, des veuves et des pauvres et accueillit chez lui les miséreux ». Martyrologe romain

Fils d’un chevalier breton, Yves devient orphelin très jeune, et est élevé par sa mère. À l’Université de Paris, il étudie pour devenir prêtre, et obtient maîtrise et doctorat en théologie, ainsi qu’en droit.

Ayant complété ses études de droit dans la prestigieuse faculté d’Orléans, il retourne dans sa Bretagne natale, où il est nommé curé de Trédrez, ainsi qu’official, c’est-à-dire juge ecclésiastique, à Tréguier.

Fortement marqué par le témoignage de pauvreté des frères franciscains, il a soin de partager ses ressources avec les plus pauvres. Sa maison, le manoir de Minihy, devient rapidement un lieu d’accueil et de soin pour les plus démunis.

Juge, il assume ses fonctions dans un esprit de conciliation et de justice et, gratuitement, se fait le conseiller ou le défenseur des plaideurs démunis, gardant, sous les attaques parfois acerbes de ses collègues d’en face, une joyeuse égalité d’humeur.

Fidèle à l’exemple des saints, à une vie de prière centrée sur l’Eucharistie et l’étude de l’Ecriture Sainte, il s’adonne aussi à la prédication, souvent dans plusieurs paroisses le même jour, et à l’assistance spirituelle. On l’appelle ‘le prêtre saint’. Après sa mort, il connaîtra un culte populaire très fervent, en Bretagne et bien au-delà.

Saint-Yves des Bretons, intérieur