Suisse et Irlande : Nouvelles mises en scène pour la nouvelle messe

Pour la première fois en Suisse, des cours de théâtre ont réuni 19 membres du clergé du canton de Lucerne (centre du pays), en février dernier, au couvent de Baldegg. Selon le metteur en scène et acteur allemand, Bernward Konermann, animateur de ces cours, interrogé par l’agence Apic le 13 avril dernier, « la demande devient toujours plus grande ». Organisés par le diocèse de Lucerne, cette initiative a pour objectif d’apprendre aux « agents pastoraux » à « utiliser tout leur corps et à communiquer avec tous les sens. » D’après le coresponsable du service « Développement de la paroisse et diaconie » du diocèse, Thomas Villiger, « chaque sportif se prépare mentalement en vue de sa prestation, c'est aussi valable pour les animateurs de la célébration. » – Sans commentaire.
Pour Rolf Asal, chargé de la formation au séminaire Saint-Beat à Lucerne, également interrogé par l’Apic, on aborde dans ces sessions « des questions telles que : comment le prêtre doit se placer, comment soulever dignement le calice sans que cela ne devienne théâtral (sic), ou quelle musique choisir pour quel moment. » Il explique ainsi que « durant la liturgie, les prêtres et les assistants pastoraux effectuent une forme de prestation publique. A de telles représentations on doit s’être exercé, afin d'éviter de mettre les pieds dans le plat. (…) L'Eglise peut apprendre beaucoup de choses des professionnels du théâtre, notamment au niveau de la mise en scène et de la chorégraphie. » Toujours selon Rolf Asal, « les participants aux célébrations sont devenus plus exigeants et se permettent d'exprimer des critiques à bon escient. Ils sont habitués à zapper, et pas uniquement devant la télévision, lorsqu'un programme ne leur plaît pas. » – Rolf Asal omet de préciser que beaucoup de fidèles préfèrent la liturgie traditionnelle à une mise en scène chorégraphique.
Une deuxième session de théâtre est prévue, dans le diocèse de Lucerne en octobre 2014 et une troisième en 2015. En Irlande, point n’est besoin de cette formation pour permettre à un prêtre de faire son show. En effet, plus de 30 millions d’internautes ont regardé la vidéo d'un célébrant irlandais entonnant une chanson de l’artiste canadien Leonard Cohen, « Hallelujah », au cours d’une messe de mariage, le 5 avril dernier. Ancien membre d'un groupe de musique local, le P. Ray Kelly, de la paroisse d'Oldcastle, au nord-ouest de Dublin, a provoqué les acclamations de l’assemblée et le succès inattendu de la vidéo qui a été mise en ligne après la cérémonie.
Selon la recension du site wikipedia.org, les paroles de la chanson, enregistrée pour la première fois en 1984, « traitent de sujets assez ambigus et amènent à de nombreux débats au sujet des intentions ou des messages que Cohen veut faire passer. Cette chanson fait appel aux thèmes de la religion et du sexe. » Petit-fils de rabbin, né à Montréal en 1934, poète, écrivain, parolier, chanteur à succès, Leonard Cohen est devenu moine « bouddhiste zen » en 1996.
(Sources : apic/wikipedia – DICI n° 295 du 25/04/14)