Suisse : Intercélébrations œcuméniques, l’interdiction et la réalité…

Source: FSSPX Actualités

 

Selon lui, l’indication de telles pratiques pourrait venir de la population. Les croyants catholiques qui se sentent blessés dans leur foi peuvent s’adresser à l’évêque qui est assez intelligent pour faire la part des choses entre délation injuste et plainte justifiée.

Cette déclaration intervient après la dénonciation par la Conférence des évêques suisses (CES), fin juin, à Einsiedeln, de "graves abus" dans la liturgie, dont la participation de laïcs à la célébration eucharistique ou l’intercommunion entre protestants et catholiques. La CES devrait prendre des décisions concrètes lors de sa prochaine Assemblée.

Dans la même ligne, Mgr Martin Werlen, Père Abbé d’Einsiedeln, a interdit à un de ses moines d’organiser une célébration œcuménique avec communion. Le père Notker Bärtsch, moine bénédictin depuis 37 ans à Einsiedeln, et depuis deux ans curé du village, avait annoncé cette célébration oecuménique avec le pasteur réformé Urs Jäger. Les deux hommes avaient fait parvenir une lettre d’invitation à 400 couples mixtes. Ils avaient élaboré une liturgie œcuménique avec communion et s’apprêtaient à la célébrer pour la première fois à l’église d’Einsiedeln, le 26 juin. Devant l’interdiction du Père Abbé, le pasteur Jäger a finalement décidé de célébrer seul un culte - dans l’église catholique - et de distribuer la communion à ceux qui le désiraient. "Ainsi cela a été un culte réformé avec hospitalité eucharistique", a-t-il déclaré.

A Zurich, le 13 juin, la démarche était inverse. L’abbé Franz Stampfli, revêtu des ornements sacerdotaux, participait à un culte réformé au cours duquel il a cru devoir tendre la coupe de vin aux fidèles lors du 500e anniversaire du réformateur Heinrich Bullinger. Il s’agissait, selon ses dires, d’un geste spontané exprimant une "communion spirituelle". L’abbé Stampfli ne se sent pas en faute. La célébration a été marquée pour lui par une "union intérieure avec Jésus Christ, qui était présent". La cène, par son "symbolisme", a une signification particulière, mais elle ne correspond pas à l’eucharistie, indique-t-il. Sa présence aux festivités des 500 ans du réformateur Bullinger est l’expression de la bonne entente entre catholiques et réformés à Zurich. "Nous vivons depuis longtemps des mariages œcuméniques. Pour nous, c’est un sacrement, mais pas pour les réformés. Et malgré cela nous pouvons célébrer ensemble ces mariages".

L’abbé Stampfli a été entendu par l’évêque de Coire, Mgr Amédée Grab qui n’a pas voulu s’exprimer sur le contenu de la discussion.