Suisse : la fondatrice des Focolari plaide pour le dialogue inter religieux.

Source: FSSPX Actualités

 

55 évêques, membres des Focolari, ont tenu leur réunion annuelle du 31 juillet au 11 août, sur la côte vaudoise. Durant une semaine, ils ont échangé leurs expériences dans le domaine du dialogue œcuménique et interreligieux face à la culture contemporaine. Un message de communion leur avait été adressé par le pape Jean-Paul II.

La fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich, 83 ans, était présente à cette rencontre. La veille, 30 juillet, elle donnait à Caux une conférence où elle plaidait en faveur du dialogue pour que les religions œuvrent en faveur d’un monde uni et fraternel. D’après elle, ce dialogue doit se faire entre les confessions chrétiennes, mais aussi avec les autres religions, sans oublier les non-croyants. A ce propos, elle a fait part des expériences concrètes réalisées pour plus d’ouverture aux autres religions.

Ainsi, en 1991, elle répondait à une invitation de Nikkyo Niwano, fondateur du mouvement laïc bouddhiste "Rissho Kosei Kai", à Tokyo. Ce fut une occasion de parler de sa foi en Jésus à plus de dix mille bouddhistes avec lesquels elle est depuis restée en relation. "Mais j’entretiens les mêmes contacts avec des milliers de fidèles d’autres religions comme l’islam, l’hindouisme, les religions polythéistes d’Asie et d’Afrique pour lesquelles j’ai une grande admiration". Dans le monde, au moins 6500 musulmans rencontrent régulièrement des membres du mouvement des Focolari, a-t-elle précisé.

Face aux conflits qui déchirent actuellement le monde, il faut "répandre le style de vie et l’idée de la fraternité universelle". "D’où, sinon des grandes traditions religieuses, s’est-elle demandée, peut partir une stratégie de fraternité, stratégie susceptible de marquer un tournant dans les relations internationales?"

Selon Chiara Lubich, le désir de Dieu, c’est que nous aimions, comme lui, sans aucune forme de discrimination. "Il n’est donc pas question de choisir entre le sympathique et l’antipathique, le beau et le laid, le blanc, le noir ou le jaune, l’Européen ou l’Américain, le chrétien ou le juif, le musulman ou l’hindou". La tâche devant les croyants de tous bords est immense, selon elle: "déplacer les montagnes de la haine et de la violence". Mais l’impossible devient possible à "ceux qui ont fait de l’amour mutuel, de la compréhension réciproque, et de l’unité, la dynamique essentielle de leur vie".

Chiara Lubich a déclaré que malgré son attachement à la religion catholique, son mouvement reste ouvert aux adeptes d’autres grandes religions et idéologies. "En s’ouvrant aux autres religions, il faut accepter le dialogue et se faire petit", insista-t-elle. Avant de conclure: "Le dialogue interreligieux diffère du prosélytisme auquel veulent recourir certains responsables religieux".

Rappelons pour mémoire que ce sont de telles "professions de foi" qui ont valu à Chiara Lubich, en 1977, le prix Templeton pour le progrès de la religion. Le jury de ce prix, composé des représentants de diverses religions, récompensait sa contribution au progrès spirituel de nombreuses personnes de croyances religieuses les plus diverses.