Suisse : Le défi du dialogue interreligieux

Source: FSSPX Actualités

 

Interrogé par l’agence œcuménique ENI, le pasteur Konrad Reiser, secrétaire général démissionnaire du Conseil Œcuménique des Eglises (COE), estime que le dialogue interreligieux sera « un défi œcuménique parce qu’il appelle les Eglises à réexaminer leur conception de la place du christianisme dans un monde de pluralisme religieux. Les attentes, le rêve, la vision sous-jacente d’une hégémonie chrétienne qui pourraient avoir stimulé et inspiré le mouvement œcuménique des générations antérieures ont certainement pris fin. Et c’est pourquoi la communauté chrétienne, les Eglises chrétiennes doivent repenser leur place pour éviter de devenir une source de problèmes interreligieux et pour contribuer à leur solution."

S’exprimant sur les relations avec l’Eglise catholique romaine qui, même si elle n’en est pas membre, a des représentants au sein de deux commissions du COE, Konrad Raiser a fait remarquer que certains signes montraient que "les avancées se sont ralenties au cours des dix dernières années". Alors que l’on peut comprendre que le Vatican ait pris la décision de ne pas rejoindre le COE, "les espoirs en un renforcement des domaines de coopération ne se sont pas réalisés. En fait, un bon nombre de ces liens, noués après le Concile Vatican II, se sont défaits depuis." Pourtant, a-t-il fait remarquer, l’on peut voir que des sections de la Curie romaine semblent intéressées par un rétablissement des contacts avec le COE, et qu’un débat a lieu sur "une nouvelle configuration du mouvement œcuménique organisé" qui dépasserait le COE et l’Eglise catholique romaine.

Abordant la question de l’avenir, Konrad Raiser a déclaré croire en "l’œcuménisme du peuple". Il ne faut plus, a-t-il dit, "nous laisser arrêter par des problèmes très abstraits car nos leaders ne pourront que recommander la patience et la prière. Ce n’est plus assez, a-t-il dit. Je pense que nous devons dépasser les cadres institutionnalisés d’un œcuménisme organisé qui, devenu trop lourd, absorbe trop notre énergie, pour libérer le potentiel qui existe parmi le peuple de Dieu."

Le pasteur Konrad Raiser s’est retiré le 1er janvier, à l’âge de 65 ans, pour laisser la place à son successeur, le pasteur kenyan Samuel Kobia.