Suisse : Quels catholiques accueilleront le pape à Berne ?

Source: FSSPX Actualités

 

"Le fait que le pape ait répondu à cette invitation a été une surprise et maintenant les catholiques suisses commencent à être en effervescence", déclare l’abbé Roland Trauffer, vicaire général du diocèse de Bâle, interrogé par l’agence catholique américaine CNS. Et de poursuivre avec la description de la rencontre des 5 et 6 juin, où "10.000 jeunes pourront chanter, danser, se gorger de hip-hop et de clips".

La rencontre sera retransmise par les trois chaînes de télévision publiques, précise CNS, et les organisateurs espèrent que beaucoup de parents seront devant leur écran pour cette fête. "Les Suisses sont notoirement des esprits indépendants et démocratiques, et si cela ne tenait qu’à eux, confie Roland Trauffer, ils auraient depuis longtemps aboli le célibat des prêtres et la non ordination des femmes, élu leurs évêques et fait avancer les célébrations œcuméniques".

A l’appui de cette déclaration pour le moins surprenante de la part d’un vicaire général, on trouve un récent sondage réalisé par l’Institut gsf-Zurich pour le compte de la Fondation Herbert Haag, à Lucerne, que préside le théologien ultra-progressiste Hans Küng. Cette enquête a été effectuée auprès de 1.002 personnes, en Suisse romande et en Suisse alémanique, dont 404 catholiques. Les résultats ne diffèrent pratiquement pas entre catholiques et non catholiques. Il en ressort que 89% des catholiques interrogés se prononcent pour la liberté de choix en matière de célibat des prêtres (contre 6%), et que les trois-quarts sont pour l’ouverture du sacerdoce aux femmes (76% contre 17%). Près de 70% (contre 22%) souhaitent que les divorcés puissent se remarier à l’Eglise, 65% contre 22% que les évêques soient choisis par l’Eglise locale, et que le dialogue avec les autres grandes religions s’intensifie (65% contre 31%).

Par ailleurs, une quarantaine de personnalités catholiques de Suisse, dont plusieurs professeurs de théologie, ont adressé une lettre ouverte au pape lui demandant de démissionner. Selon eux, son état de santé conduit à une érosion de l’autorité pontificale. Les signataires indiquent que le droit canonique demande aux évêques de démissionner à l’âge de 75 ans, et souhaitent que cette disposition s’applique également à l’évêque de Rome. Ils rappellent que le pape lui-même a proposé dans son encyclique Ut unum sint que l’exercice de la papauté soit revu en profondeur.

Le 18 mai, Mgr Kurt Koch, évêque de Bâle d’où est partie la lettre ouverte, s’est dit "déçu et triste", désapprouvant totalement cette initiative.