Suisse : Un évêque favorable aux prêtres mariés
Dans une première partie, lévêque de Bâle a cité trois des principaux sujets dinquiétude pour les fidèles : le manque de forces pastorales et principalement de prêtres, la baisse de fréquentation de la messe et la présence ou plutôt labsence des jeunes dans lEglise. Il est difficile de donner des réponses claires à ces inquiétudes, et encore moins des recettes pour y faire face, mais Mgr Koch souligne limportance des rencontres de jeunes, au niveau national et international, et le travail accompli par les organisations de jeunesse. Il se dit tout de même préoccupé par les "satisfactions compensatoires", comme la drogue, qui empêchent les jeunes de chercher le sens de la vie là où ils devraient. Parce quils nont pas perçu la transcendance de Dieu, beaucoup se réfugient dans une "transcendance artificielle"
Interrogé sur les demandes adressées à la conférence des évêques suisses par le synode catholique de Lucerne (voir DICI n° 87), Mgr Koch considère le célibat obligatoire comme une "question de discipline", que lEglise "peut changer si elle le veut". Pour le prélat suisse, les motifs sociaux qui ont justifié la discipline du célibat ecclésiastique au 12ème siècle, comme les droits de succession, "ne sont plus dactualité". La véritable question est, selon lui, aujourdhui la suivante : "Lobligation de renoncer au mariage est-elle la seule possibilité de prouver sil sagit dune véritable vocation?". "Un mariage vécu de façon crédible dans la foi chrétienne" constituerait également un signe de vocation sacerdotale. "Cest la raison pour laquelle nous devons chercher de nouvelles possibilités de témoigner dune telle vocation", affirme Mgr Koch, précisant quil peut tout à fait imaginer quà lavenir il y ait des prêtres mariés.
Seraient alors ordonnés des viri probati, à savoir "des hommes qui ont fait leurs preuves dans le mariage, dans lEglise, au niveau professionnel et social". LEglise a pour devoir de nourrir la vie sacramentelle des croyants. Pour Mgr Koch, il est évident que leucharistie va au-delà de lobligation du célibat. Les besoins sacramentels constituent un motif suffisant pour modifier les conditions daccès à la prêtrise.
A propos de lordination des femmes, lévêque de Bâle estime que lorsquune femme se sent appelée à la prêtrise, il convient de se mettre à son écoute. Et sil sagit dune véritable vocation, lEsprit-Saint agira ( !). Cette question des femmes prêtres appartient, pour Mgr Koch, à lEglise universelle et ne peut être approfondie que lors dun concile. Un tel concile aura-t-il lieu ? "Oui et non", répond-il. Des sujets comme celui des ministères dans lEglise doivent être traités dans leur ensemble. De plus, "réaliser les décisions dun concile prend 100 ans".
Entre lEglise universelle et lEglise locale, il serait utile selon lévêque de Bâle dintroduire une instance intermédiaire. Cela pourrait être une organisation de lEglise au niveau continental ou régional. Si ces Eglises "régionales" disposaient de "davantage de liberté de décision, on parviendrait à un bon équilibre entre la dimension universelle et le concret de la vie de lEglise".