Suisse : un prêtre en faveur d’un mariage plus souple

Source: FSSPX Actualités

C’est que la conception protestante du mariage paraît moins contraignante que la catholique, notamment en ce qui concerne le divorce. En effet, comme l’a rappelé le pasteur Eric Fuchs, professeur d’éthique à la faculté de théologie de Genève, selon la doctrine protestante le mariage n’est pas un sacrement indissoluble.

Célébré et vécu dans la foi et suivant l’Evangile, le mariage revêt une valeur spirituelle que l’Eglise a le devoir de promouvoir et de protéger. Il est un refus de l’égoïsme et "une forme de résistance contre les forces délétères de l’individualisme". "Laboratoire de la vie en société et de ses enjeux", il est béni par Dieu et appelé à durer dans la fidélité, l’écoute et le respect de l’autre, la charité et le partage. Et son échec est pris au sérieux et déploré.



Cette conception souple a rencontré, dans l’assistance, un soutien appuyé de la part d’un prêtre catholique, le Père Michel Legrain, religieux spiritain, professeur à l’Institut catholique de Paris, spécialiste des questions de mariage et de sexualité. Longtemps missionnaire en Afrique, le Père Legrain a pu mesurer combien le catholicisme "d’importation" était en décalage avec la conception africaine du mariage. La coutume, en Afrique, veut qu’un couple soit considéré comme marié non pas quand il passe devant le curé, mais dès lors qu’il cohabite de façon stable. D’ailleurs, selon lui, cet usage fut en vigueur pendant des siècles en Occident aussi, avant que le Concile de Trente ne vienne s’immiscer dans "le droit natif de tout homme et toute femme à se marier selon les lois de sa tribu" (sic) en leur imposant un cadre ecclésial obligatoire.

Si l’ancien missionnaire rappelle tout cela, ce n’est certes pas pour briser le cadre du mariage, qu’il respecte, mais pour émettre le souhait que l’Eglise fasse preuve de plus de souplesse dans sa conception, en ne proposant le mariage-sacrement qu’à des volontaires. Quant aux personnes qui choisissent de vivre en couple, dans la durée, sans être mariées religieusement, il faudrait, d’après lui, que l’Eglise les considère comme mariées selon leur coutume, en accordant à cette union toute la valeur qu’elle mérite.