Synode sur l’Amazonie : l'inquiétant document préparatoire
![](/sites/default/files/styles/content_image_16_9_desktop/public/fsspxactualites/fsspxnews/2019/cardinal_lorenzo_baldisseri.jpg?itok=q4evJzk5)
Cardinal Lorenzo Baldisseri.
Le document préparatoire du Synode des évêques pour l’Amazonie a été rendu public le 8 juin 2018 au Vatican. Appelant à « repenser la présence de l’Eglise par rapport à l’immensité du territoire », le document romain fait resurgir en filigrane la question de l’ordination d’hommes mariés.
L’Assemblée spéciale du Synode des évêques sur l’Amazonie doit se dérouler à Rome, en octobre 2019. Le document de 17 pages diffusé par le Saint-Siège constitue une base de travail, suivie d’un questionnaire destiné aux peuples concernés par le Synode.
La question de l’ordination d’hommes mariés n’est pas évoquée explicitement dans le texte, mais laisse largement planer son ombre : « il faut repenser de nouveaux chemins pour que le Peuple de Dieu ait plus fréquemment un meilleur accès à l’Eucharistie », explique le rapport en soulignant la nécessité de « promouvoir le clergé autochtone et natif (…), en affirmant son identité culturelle propre et ses valeurs ».
En conférence de presse, le secrétaire général du Synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri, s'est voulu rassurant : « Ce n’est qu’un document préparatoire et non le document de travail (instrumentum laboris, NDLR) : je ne sais pas quelles seront les propositions et suggestions qui nous reviendront. » Le prélat est pourtant conscient de l’impact que ne manquera pas d'avoir le document romain.
Ce dernier propose, par exemple, de « discerner le type de ministère officiel qui peut être conféré aux femmes ». Une proposition qui fait écho à la vaste réflexion sur le diaconat féminin relancée par le pape François, en mai 2016, en créant une commission chargée d’étudier la question des diaconesses. D’autant que l’évêque brésilien Erwin Kautler avait lui-même évoqué la possibilité d’ordonner des diaconesses, comme le rappelle Bénédicte Lutaud dans La Vie du 8 juin 2018.
Une telle proposition, si elle devait voir le jour, serait en contradiction avec la récente mise au point du cardinal Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, rappelant le caractère infaillible de l'enseignement de l'Eglise quant à l'impossibilité pour les femmes d'accéder au sacerdoce, qui est un ordre majeur – au même titre que le diaconat.
Mgr Baldisseri semble ne rien écarter et prévient : « le synode doit offrir un espace de discussion et de recherche, car l’Eglise n’opprime pas l’intelligence ». Derrière ce slogan d'une pauvreté abyssale, se cache la démission de l'Eglise enseignante qui se met à l'écoute des besoins humains et des modes démocratiques, au détriment de la vérité révélée et de l'enseignement du Christ confié à son Epouse.
En ce qui concerne la possibilité d’ordonner des hommes mariés – les viri probati – le cardinal Baldisseri est demeuré sur la réserve, sans rien exclure a priori. Citant le point 15 du document intitulé « Nouveaux chemins », il a tout de même précisé que les nouvelles pistes explorées par le Synode « auront une incidence sur les ministères, la liturgie et la théologie ». De quoi inquiéter.
Le célibat sacerdotal, trésor que l’Eglise tient des temps apostoliques en fera-t-il les frais ? Ce qui est certain, c’est que le document rendu public le 8 juin dernier, présente des lignes aux contours flous qui rappellent la méthode d’Amoris lætitia, laissant ainsi beaucoup de portes ouvertes. Puissent-elles ne pas être autant de fissures par lesquelles les fumées de Satan viennent à s'engouffrer.
(Sources : Vatican.va/La Croix/I.MEDIA/La Vie - FSSPX.Actualités - 16/06/2018)