Syrie/Irak : les chrétiens toujours moins nombreux
Procession mariale à Tartus, dans l'ouest de la Syrie.
Alors qu’après la Seconde Guerre mondiale ils constituaient encore le quart de la population syrienne, le pourcentage des chrétiens de Syrie n’était plus que de 6%, avant le conflit qui déchire le pays depuis 7 ans. Ils ne seraient plus aujourd’hui que 2%.
Selon le nonce apostolique en Syrie, le cardinal Mario Zenari, la présence chrétienne au Proche-Orient risque de disparaître non pas tant à cause de la destruction des églises, mais parce que « les hommes émigrent à l’étranger, alors que les familles composées d’un conjoint chrétien et d’un musulman suivront la religion islamique ».
Bien que la zone ait été libérée fin 2016, la situation n’est guère plus reluisante en Irak. 85% de la population ayant fui la Plaine de Ninive, à la suite de l’occupation des djihadistes de l’Etat islamique, les chrétiens ne sont pas encore prêts à revenir dans leur région d’origine. C’est ce qu’a indiqué Dindar Zebari, coordinateur des aides internationales au sein du gouvernement de la Région autonome du Kurdistan irakien, dans le nord du pays. Le représentant du gouvernement régional a remarqué que certaines zones de la plaine sont devenues des « zones militarisées aux mains de milices locales ».
Dindar Zebari explique cette incertitude du retour par la crainte que « les chrétiens ne sont pas protégés correctement contre les violences et les rétorsions ». S’y ajoutent « le manque de travail, la désarticulation des infrastructures, la présence inquiétante de formations armées autonomes, organisées sur une base sectaire et non encadrées dans les forces armées fédérales ». « Beaucoup ne veulent pas retourner vivre au milieu d’une population sunnite qui ne les a pas protégés, voire qui s’est montrée hostile ou qui a salué la prise de la ville par les djihadistes ».
Participant à la cérémonie de prise de possession du siège épiscopal de Mgr Najib Mikhaël Moussa, nouvel archevêque chaldéen de l’archidiocèse de Mossoul, le patriarche Louis Raphaël Sako, a plaidé pour une « nouvelle naissance » de la métropole du nord de l’Irak dévastée par les combats.
Dans cette métropole en grande majorité sunnite, l’environnement reste hostile, bien que les djihadistes aient été chassés de la ville qui a été – en théorie du moins – totalement libérée en juillet 2017. Malgré la tension toujours palpable, une cinquantaine de familles chrétiennes sont pourtant déjà revenues l’automne dernier. Pour mémoire, la ville avait été totalement vidée de ses chrétiens à l’arrivée des djihadistes de Daech, le 10 juin 2014.
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(Sources : cath.ch/fides – FSSPX.Actualités - 27/02/2019)