Texas : la double peine des condamnés à mort
L’Etat du Texas (Etats-Unis) a modifié le protocole prévu jusqu’ici pour les exécutions capitales par injection létale : désormais, seul le personnel de sécurité sera présent dans la “chambre de la mort” au moment de l’exécution, sans qu’aucun représentant religieux ne soit autorisé à assister le condamné en ses derniers instants.
Cette récente disposition - rendue publique le 3 avril 2019 par Jeremy Desel, le directeur des communications du Département de justice criminel du Texas - n’est pas dirigée contre la religion catholique, même si elle la touche indirectement, manifestant par là les limites de la liberté religieuse dite « à l’américaine ».
Le Texas n’autorisait jusqu’ici, dans la « chambre de la mort », que la présence d’aumôniers chrétiens ou même musulmans. Or un condamné à la peine capitale a déposé un recours devant la Cour suprême des Etats-Unis afin d’avoir à ses côtés un religieux bouddhiste, culte qu’il revendique comme sien.
La plus haute juridiction fédérale a donné raison au détenu dans un arrêt du 28 mars 2019. Le Texas se trouvait dès lors devant deux possibilités : soit faire en sorte que tout représentant de n’importe quelle religion accompagne un condamné jusqu’à son moment suprême, soit aucun. C’est cette dernière option qui a été retenue par l’Etat du Texas.
Triste décision qui montre qu’au pays de la “liberté religieuse” la conversion d’un condamné à mort n’est pas envisageable. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui pria pour celle du meurtrier Henri Pranzini écrit dans Manuscrits autobiographiques : « Le lendemain de son exécution (31 août 1887) je trouve sous ma main le journal La Croix. Je l'ouvre avec empressement et que vois-je ?… Ah ! mes larmes trahirent mon émotion et je fus obligée de me cacher… Pranzini ne s'était pas confessé, il était monté sur l'échafaud et s'apprêtait à passer sa tête dans le lugubre trou, quand tout à coup, saisi d'une inspiration subite, il se retourne, saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées ! Puis son âme alla recevoir la sentence miséricordieuse de Celui qui déclare qu'au Ciel il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui fait pénitence que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de pénitence !… »
(Source : La Croix - FSSPX.Actualités - 02/05/2019)