Tigré : l’espoir renaît après l’accord de désarmement
Eglise Sainte-Marie-de-Sion au Tigré
Une percée diplomatique a conduit à la signature d’un accord de paix entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré, le 2 novembre dernier, en Afrique du Sud. Et le 12 novembre était signé un accord de désarmement du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), au Kenya.
Ces accords sont en train de produire des résultats significatifs dans de nombreuses zones de conflit. Les forces du Tigré (TDF) se sont ainsi retiré de plusieurs localités : Neblet, Maikinetal, Cherecher, Beri Teklay, Hugumburda, Zalambessa et Abergele pour faire appel aux forces de l’armée fédérale (ENDF).
Un peu plus d’un mois après la fin des hostilités dans la région du Tigré, des mesures fondamentales en faveur de la paix sont prises : selon les déclarations du général Tadesse Werede, commandant en chef des forces de défense du Tigré, 65 % de ses forces se sont désengagées de nombreuses zones de conflit.
Le général a déclaré que la récente réunion sur le désarmement, qui s’est tenue le 1er décembre à Shire, dans le nord-ouest du Tigré, a fait avancer le processus de paix, et qu’il était important que les hauts responsables militaires des deux parties se rencontrent en Ethiopie.
« Nous avons agi d’une manière qui maintient l’engagement envers l’accord que nous avons signé. Les observateurs et autres mécanismes de contrôle mentionnés dans l’accord n’ont pas encore été inclus », a-t-il ajouté.
M. Tedesse a également déclaré que certaines troupes restaient sur la ligne de front, sans préciser les lieux, et qu’elles ne seraient désengagées que lorsque les conditions seraient sûres pour la population civile. Le général a exhorté les troupes de l’armée fédérale à œuvrer pour le retrait des troupes érythréennes et amhara, affirmant qu’aucune d’entre elles n’a quitté la zone de guerre.
Selon le bureau du Premier ministre Abiy Ahmed, les autorités du gouvernement fédéral fournissent déjà progressivement une aide humanitaire, une assistance médicale et le rapatriement des personnes déplacées.
Une autre étape importante a été l’allocation par l’Union européenne de 33 millions de dollars pour réparer quelque 8 500 écoles endommagées pendant la guerre. L’ambassadeur de l’UE en Ethiopie, Roland Kobia, a déclaré que l’argent permettrait à deux millions d’enfants de retourner à l’école et de relancer un programme d’alimentation scolaire.
Cependant, des incertitudes subsistent dans les zones où les troupes érythréennes et amhara sont présentes : « le processus de paix n’a pas encore garanti un accès complet et sans restriction à l’aide médicale dont la population du Tigré a besoin ».
C’est ce qu’a déclaré Mike Ryan, de l’OMS, à propos du fait que les travailleurs humanitaires n’ont pas pu atteindre les zones contrôlées par les milices dans l’ouest du Tigré, ainsi que d’autres zones contrôlées par les forces érythréennes.
Au Tigré, la population est essentiellement chrétienne, et la guerre qui semble maintenant s’éloigner a été une véritable tragédie pour les fidèles et pour leurs pasteurs. La région, enclavée et cernée par les armées, a vécu une crise humanitaire majeure qui a fait de nombreux morts. Il semble que cela soit maintenant à mettre au passé.
Mais l’inquiétude persiste du fait de la présence de troupes érythréennes au Tigré, qui ne semblent pas vouloir quitter le territoire éthiopien. Quant aux Amharas, ils viennent d’une région éthiopienne limitrophe du Tigré, située au sud.
Related links
(Source : Fides – FSSPX.Actualités)
Illustration : A.Savin, FAL, via Wikimedia Commons