Toujours contre l’instruction "Redemptionis sacramentum"
Le prélat allemand se dit effrayé de devoir défendre "la doctrine normale de lEglise, et entre autres des points essentiels de lEucharistie" devant des collaborateurs haut placés. La foi est considérée comme une affaire privée, selon le principe: "Personne ne peut me prescrire ce que je dois croire", déplore-t-il. Même les "troupes délite" de lEglise perdent confiance. Mgr Marx se dit persuadé que lEglise ne doit pas emprunter un raccourci vers lcuménisme, qui tend à résoudre les questions théologiques de façon émotionnelle. Selon lui, dans lhistoire de lEglise, de telles initiatives nont jamais fonctionné.
Extraits du courrier des lecteurs de La Croix du 9 juin 2004
De Raphaëlle Chevalier-Montariol : "Nous avons donc échappé au pire ! Et, pour nous consoler, on nous exhorte à ne pas nous laisser arrêter à limpression négative ressentie à la lecture de Redemptionis sacramentum ! Tout cela au nom du concile Vatican II derrière lequel on sabrite à Rome ! Nous sommes tristes de constater à quel point, dans notre Eglise catholique et romaine, lesprit douverture à lextérieur contraste avec lautoritarisme tatillon à lintérieur. Nous sommes fiers du dialogue interreligieux, à lavant-garde de la société civile, mais tristes et découragés par le manque de confiance dont sont lobjet les membres vivants du Peuple de Dieu, qui, sous toutes les latitudes, doivent être étirés ou retaillés aux dimensions du lit de Procuste. (
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"Le concile a ouvert aux laïques la possibilité de communier sous les deux espèces. Petit à petit, pour des raisons dhygiène et de meilleure participation dans les grands rassemblements, lintinction sest répandue. Mais pourquoi faut-il diaboliser les mains dun laïc et lui interdire de tremper lui-même le pain consacré ? En quoi tirer la langue à un prêtre et lui lécher les doigts est-il plus respectueux du Corps et du Sang du Christ ? De quoi, de qui a-t-on donc peur ? Sommes-nous donc des irresponsables ?"
DEric de La Selle : "Une impression pénible se dégage de cette lecture. Limpression dun retour accéléré à cette Eglise de la sanction et de linterdit qui a détourné tant dhommes de bonne volonté des vérités de lEvangile. Sans doute une caste de hiérarques formalistes a-t-elle prospéré autour du pape, et envoie ses diktats urbi et orbi, espérant retrouver le temps des chrétiens muets et terrorisés. Le seul espoir que peuvent entretenir les chrétiens qui se sont engagés avec courage pour maintenir une Eglise en perte de vitesse est que lon en revienne au grand souffle de Vatican II, non seulement dans sa forme, mais surtout dans son esprit".
De Marie-France Jullien : "Javoue avoir été attristée par linstruction romaine Redemptionis sacramentum. Attristée que le Vatican sobstine à se perdre (et à nous perdre) dans des règles de détails qui nintéressent à peu près personne. ( ) Les nombreux catholiques que je connais sont, comme moi, très las des règlements ecclésiaux mesquins, des directives et dogmes en tout genre qui alourdissent la foi au lieu de la soutenir, et ferment lentrée dans lEglise à de nombreux incroyants pourtant touchés par le Christ".
De labbé Paul Delerce : "Jai lu avec tristesse et consternation ces 200 précisions dun étroit juridisme allant jusquau rubricisme, assorties de mises en garde, dinterdictions, de menaces de sanctions. Jaurais au moins aimé quen termes plus galants ces choses-là fussent dites ! Et surtout, jaurais espéré davantage de compréhension et dencouragements pour les patients efforts que nous avons fournis durant toutes ces années qui ont suivi le concile Vatican II, afin de réaliser laggiornamento de la liturgie eucharistique. Jespère que rien ne nous empêchera de les poursuivre avec autant de hardiesse que de prudence".
DOdile Genaud-Prachex : "Les filles ou les femmes peuvent être admises à ce service au jugement de lévêque du lieu". Pourquoi ce racisme, cet abus de pouvoir envers le sexe féminin, de nous écarter ou de nous accepter sous conditions, sommes-nous des humains de deuxième classe ? Où est lamour absolu du Christ, Jésus fait-il de la différence entre le sexe masculin et féminin ?".