Trois églises incendiées au Soudan

Pour la deuxième fois en quelques semaines, les églises de Bout ont été incendiées. Cette fois encore, le feu a pris simultanément dans les trois lieux de culte. L’origine criminelle des sinistres ne laisse guère de place au doute. L’Organisation soudanaise des droits de l’homme et de la démocratie (HUDO), basée à Kampala (Ouganda), affirme que la police ne s’est même pas déplacée pour constater les dégâts. 

La ville de Bout est située dans l’Etat du Nil Bleu, une région d’environ 1,2 million d’habitants frontalière avec la République du Soudan du Sud. 

Ce triple incendie intervient alors que les chrétiens du Soudan - pays à majorité musulmane - vivaient depuis plusieurs mois dans un répit relatif. Le gouvernement avait même présenté ses excuses aux catholiques lors de la dernière fête de Noël pour « les politiques injustes et maladroites » menées contre eux, leurs familles et leur religion, par le régime déchu d’Omar el Béchir, destitué en avril 2019. Il aurait été plus exact de parler de « persécutions ». 

Au même moment, le 12 janvier 2020, un « engagement à construire la paix » a été signé à Rome, sous les auspices de l’Eglise catholique, entre les différentes factions qui se disputent le pouvoir au Sud Soudan voisin. 

Un pas modeste vers une paix qui pourrait avoir des répercussions sur le Nil Bleu, dont une partie de la population - surtout les chrétiens et les animistes - est tentée de rejoindre le jeune Etat sud-soudanais. Au grand dam des musulmans.