Ukraine : les évêques rappellent le devoir de payer le juste salaire

Le « juste salaire » a été le grand sujet du programme social nommé « l’Eglise ouverte », une initiative ayant pour but de montrer que l’Eglise catholique sait, quand il le faut, mettre la question sociale au cœur de son enseignement.

« Un salaire injuste est un péché en soi », a notamment déclaré l’archevêque majeur de Kyiv-Halyč, Mgr Sviatoslav Schevchuk, rappelant que « c’est un péché qui crie contre le ciel », à l'instar du meurtre des innocents.

Le prélat a également rappelé l’enseignement de l’Eglise exhortant à lutter contre les retards dans les paiements des salaires : « Notre synode a appelé à plusieurs reprises les employeurs et les autorités à signaler l’inadmissibilité des retards de salaires pour leurs employés ».

Il faut savoir que la question des salaires est l’une des plus urgentes et douloureuses de la société ukrainienne, car elle pousse un grand nombre de personnes à émigrer pour aller gagner leur vie dans d’autres pays.

Le thème du juste salaire a pour la première fois été traité par le pape Léon XIII dans l’encyclique Rerum novarum du 15 mai 1891 : « Parmi les devoirs principaux du patron, il faut mettre au premier rang celui de donner à chacun le salaire qui convient. Assurément, pour fixer la juste mesure du salaire, il y a de nombreux points de vue à considérer. Mais d'une manière générale, que le riche et le patron se souviennent qu'exploiter la pauvreté et la misère, et spéculer sur l'indigence sont choses que réprouvent également les lois divines et humaines. Ce serait un crime à crier vengeance au ciel, que de frustrer quelqu'un du prix de ses labeurs. "Voilà que le salaire que vous avez dérobé par fraude à vos ouvriers crie contre vous, et que leur clameur est montée jusqu'aux oreilles du Dieu des armées" (épître de saint Jacques, ch. 5) ».

L'encyclique du pape met en garde contre les fausses solutions d'inspiration socialiste qui brisent la justice naturelle et les liens de la famille.