Un cardinal japonais donne le portrait du prochain pape, selon lui.

Source: FSSPX Actualités

 

Le cardinal Hamao pense que le prochain pape "devrait ressembler à Jean-Paul II", un homme qui comprenne bien les autres cultures, les autres religions et les coutumes des différentes nations. "L’évangélisation est vraiment importante". C’est pourquoi il voudrait voir le nouveau pape ouvert à d’autres idées, parce que "dialoguer avec d’autres religions est essentiel".

Au sujet de l’insistance que montrent certains, dont la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, à vouloir proclamer à temps et à contretemps que Jésus est l’unique Sauveur, le cardinal maintient qu’il s’agit là d’un obstacle au dialogue entre les religions. "Ils ne comprennent pas. Ils ne peuvent pas comprendre", dit-il. Les catholiques croient que Jésus-Christ "est le seul Sauveur" et ils savent que la religion chrétienne "est une religion révélée, ce qui est vrai", mais "il leur faut procéder graduellement", parce que "la proclamation ne peut se faire que par paliers".

A propos d’un nouveau pape, le cardinal voudrait qu’il soit "un homme ouvert, intelligent, accueillant à tous, quelqu’un qui nous écoute" et "qui veille à ce que la Curie romaine sache conforter les Eglises locales". "La Curie romaine est là pour servir les Eglises locales, affirme-t-il, non pour leur donner des ordres ou les critiquer. Il nous faut encourager les Eglises locales, les écouter, entendre leurs problèmes et les aider dans leurs difficultés. Ce devrait être l’attitude de la Curie romaine et celle du Saint-Père." Mgr Hamao pense également qu’il serait "très important" que le futur pape ait une expérience pastorale d’évêque diocésain comme celle qu’avait Jean-Paul II. "L’expérience pastorale est un facteur très important dans le choix d’un nouveau pape. "

Il serait bon, affirme-t-il également, que le nouveau pape convoque un troisième Concile du Vatican. Les synodes des évêques "ne résolvent rien. Ils ne font juste que dire les mêmes choses. Rien que des répétitions. Dans les synodes, les évêques font des propositions et le Saint-Père publie une exhortation apostolique et puis, en fin de compte, rien n’est décidé". De cette absence de résultats concrets à l’issue des synodes, le cardinal dit encore : "Je ne pense pas que cela soit dû au Saint-Père. Mais le fait est que rien ne change dans les structures de l’Eglise. Ce qui ne renforce pas la foi."

Mgr Hamao déclare qu’il partage les vues du cardinal Carlo Maria Martini, archevêque émérite de Milan, qui pense que "beaucoup de questions" sont apparues depuis la fin du second Concile du Vatican, en 1965. Questions qui demandent d’être sérieusement débattues par l’ensemble des évêques de la planète réunis en concile, pour que des décisions appropriées soient prises. Le cardinal pense qu’un concile pourrait aborder le problème de la sensibilisation aux autres cultures, spécialement les cultures non chrétiennes d’Asie et d’Afrique. Le programme devrait inclure la question du dialogue avec les autres religions. "Bioéthique, clonage, respect de la vie, environnement et écologie" sont également des questions à aborder.

Quand il lui faudra voter au prochain conclave, le cardinal Hamao affirme vouloir d’abord tenir compte de l’état d’esprit et des visions d’avenir du candidat possible plus que de sa nationalité. Il souhaite aussi que le nouveau pape soit polyglotte afin d’être plus facilement compris de tous.