Un colloque sur la contribution des "religions traditionnelles » à la paix
Le Conseil pour le dialogue interreligieux a organisé un colloque sur les "religions traditionnelles » et leur contribution à la paix. Cette rencontre, qui a eu lieu du 12 au 15 janvier, est "une première", selon Mgr Michael Fitzgerald, président du Conseil pour le dialogue interreligieux, qui rappelle cependant le colloque théologique sur "les religions traditionnelles et le message de l’Evangile", tenu en 1996 à Abidjan.
Selon Mgr Fitzgerald, les religions traditionnelles sont des religions "ethniques" ou "tribales", dont les rites sont transmis d’âge en âge par les peuples qui les pratiquent. L’archevêque britannique donne en exemple les Massaï au Kenya ou les Amérindiens. - Avant l’instauration du dialogue interreligieux, on parlait de cultes animistes et les missionnaires s’employaient à convertir au catholicisme les adeptes de ces cultes païens.
"Une religion traditionnelle se distingue d’une religion mondiale comme le christianisme, l’islam ou le bouddhisme, qui passe d’un pays à l’autre, par le fait qu’elle se confine dans un groupe ethnique et n’a pas de vocation universelle". Mgr Fitzgerald a aussi précisé que ces groupes ont chacun "leur spécificité", soulignant "le danger de généraliser" leur fonctionnement.
Ce colloque est "orienté vers la paix, parce que nous croyons que la paix n’est pas seulement réservée à quelques personnes". Pour le prélat, "elle est l’affaire de toutes les catégories de la société, donc aussi des personnes marquées par les valeurs des religions traditionnelles".
Mgr Fitzgerald a encore expliqué que l’initiative du colloque remontait à l’assemblée interreligieuse de 1999. "Nous avons essayé de voir le rôle des religions dans le monde d’aujourd’hui", et "cela nous a amenés à une réflexion sur les religions et la paix". Mais "la religion traditionnelle n’avait pas de place parmi ces religions-là" , car leurs traditions ne sont pas écrites, mais se transmettent oralement de génération en génération. "Nous n’avons pas voulu exclure les religions traditionnelles, nous donc avons organisé ce colloque".
Interrogé sur son déroulement, Mgr Fitzgerald a expliqué que des chrétiens, experts de ces religions traditionnelles, comme des professeurs de séminaires ou d’universités et des membres d’instituts de missiologie, se réunissent au Vatican. "Nous avons une trentaine de participants des continents africain, asiatique, américain et océanien", a-t-il précisé.
Si ce ne sont pas des adeptes des religions concernées qui ont été choisis, c’est essentiellement pour "des raisons pratiques", ces adeptes ne parlant souvent que leur langue. "Nous avons décidé de faire venir des experts avec qui nous pouvons communiquer plus facilement". Mais ces personnes sont en lien avec ces communautés et "impliquées dans le dialogue" avec elles.
Mgr Fitzgerald souhaite que cette rencontre ne soit pas "idéaliste, mais réaliste" (sic). "Le rôle de notre Conseil n’est pas de pratiquer le dialogue mais de stimuler le dialogue" et de l’utiliser "comme un encouragement donné à des personnes situées dans différentes parties du monde, un encouragement à prendre au sérieux ces traditions religieuses, à en partager les valeurs et à en voir les possibilités de contribution à la paix". (re-sic)