Un consistoire pour des cardinaux inconsistants (2)
Lors du consistoire du 7 décembre 2024, le pape François a créé 21 nouveaux cardinaux. Dans sa lettre confidentielle le journaliste d’origine chilienne Luis Badilla, repris par Messa in latino du 15 octobre, analyse la personnalité des candidats, et il parle d’une « liste plate » (flat list), « c’est-à-dire de clercs, à quelques exceptions ponctuelles près, de profil faible. »
La première partie a montré que le choix des cardinaux fait par le pape François était axée sur la nomination de personnalité plutôt pâles ou falotes. La nouvelle fournée ne vient pas dépareiller ceux qui ont déjà reçu la barrette rouge depuis le début du pontificat.
La correspondante du Remnant Newspaper en Australie Kathy Clubb, relayée par Aldo Maria Valli le 17 octobre, s’afflige également des critères de François dans les nominations cardinalices, en citant des exemples précis :
« Le seul évêque africain à recevoir la barrette rouge cette fois-ci [Jean-Paul Vesco, 62 ans, archevêque d’Alger] est celui qui a rompu les rangs avec ses confrères évêques pour soutenir la bénédiction des couples de même sexe.
« Ainsi, les évêques africains, largement pro-vie et pro-famille, ont subi le même sort que leurs homologues occidentaux qui, bien que beaucoup plus libéraux, ne sont pas totalement alignés. [NDLR : Il y a un autre évêque africain dans la liste des nouveaux cardinaux : Ignace Bessi Dogbo, 63 ans, archevêque d’Abidjan en Côte d’Ivoire.]
« Si certaines nominations, comme celle de Timothy Radcliffe, témoignent d’une orientation pro-LGBTQ+ évidente, d’autres semblent être des faveurs aléatoires accordées par un monarque capricieux :
« L’agent de voyage syro-malabar [la journaliste vise George Jacob Koovakad, 51 ans, fonctionnaire de la Secrétairerie d’Etat, organisateur des voyages pontificaux], le militant écologiste basé à Téhéran [Dominique Mathieu, 61 ans], l’apologiste musulman indonésien [Paskalis Bruno Syukur, déjà démissionnaire], le nonce âgé [Angelo Acerbi, 99 ans] qui ne votera jamais au conclave et qui est si malade qu’il ne vivra peut-être pas assez longtemps pour recevoir la barrette rouge. »
Faire le ménage dans la biographie du P. Radcliffe
Sur LifeSiteNews du 7 octobre, Michael Haynes signale que la notice biographique du futur cardinal Timothy Radcliffe o.p. a fait l’objet d’un sérieux toilettage, en particulier sur ce qui concerne ses déclarations en faveur des homosexuels dans l’Eglise.
Le journaliste américain écrit : « Pour les catholiques surpris par l’entrée du dominicain anglais dans le Collège des cardinaux et désireux d’en savoir plus sur lui, la fiche Wikipédia du prêtre s’avérera insuffisante en raison de son élagage ad hoc au cours des deux dernières années.
« Cet élagage a notamment eu lieu alors que Radcliffe connaissait un regain d’importance dans l’Eglise, François l’ayant nommé membre du synode sur la synodalité et prédicateur de la retraite préparatoire de ce même synode.
« La notice a été modifiée un grand nombre de fois depuis août 2022, date à laquelle la dernière entrée documentant la promotion des questions LGBT par Radcliffe a été publiée. La notice web [aujourd’hui soigneusement archivée], relevait que Radcliffe a célébré les fameuses messes LGBT de Soho, à Londres, ce qui n’apparaît pas dans l’entrée actuelle. […]
« En revanche, la notice actuelle de Radcliffe présente – sur le sujet de l’homosexualité – une citation isolée d’un article de 2012, dans lequel il déclare que l’Eglise catholique “ne s’oppose pas au mariage gay. Elle le considère comme impossible”. Bien que cette phrase semble défendre l’enseignement catholique, Radcliffe affirme dans le même article [dans sa version intégrale] :
« “Il ne s’agit pas de dénigrer l’amour engagé des personnes de même sexe. C’est pourquoi les dirigeants de l’Eglise en viennent peu à peu à soutenir les unions civiles entre personnes du même sexe. Le Dieu de l’amour peut être présent dans tout amour véritable.” »
Michael Haynes note plus loin : « Avant la publication de l’exhortation Amoris lætitia, Radcliffe écrivit en 2013 qu’il avait “deux espoirs profonds”. A savoir qu’“un moyen soit trouvé pour accueillir à nouveau les personnes divorcées et remariées dans la communion. Et, surtout, que les femmes se voient accorder une autorité et une voix réelles dans l’Eglise.
« Le pape exprime son désir que cela se produise, mais quelle forme concrète cela peut-il prendre ? Il estime que l’ordination de femmes à la prêtrise ministérielle n’est pas possible, mais la prise de décision dans l’Eglise est devenue de plus en plus étroitement liée à l’ordination au cours des dernières années. Ce lien peut-il être desserré ? Espérons que les femmes pourront être ordonnées au diaconat et qu’elles auront ainsi leur place dans la prédication de l’Eucharistie.” »
C’est avec ces idées-là que le P. Radcliffe a prêché, à la demande du pape, les deux retraites préparatoires des synodes de 2023 et 2024. Et c’est avec de telles idées que ce dominicain britannique a été créé cardinal par François, le 7 décembre. No comment !
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(Sources : A.M. Valli/LifeSiteNews – Trad. à partir de benoitetmoi/DICI n°450 – FSSPX.Actualités)
Illustration : © Vatican Média